Après l'Arabie Saoudite, le président américain s'est rendu les 22 et 23 mai à Tel Aviv, Jérusalem et Bethléem. Donald Trump veut faire bouger les lignes au Proche-Orient. Pas de plan encore annoncé.
Donald Trump a terminé sa visite de deux jours en Terre Sainte aujourd’hui et s’est envolé pour le Vatican où il rencontrera demain le pape François. Ce qu’il faut d’abord retenir c’est que l’ère Obama semble bel et bien terminée. Donald Trump en se rendant en Israël et en Palestine après 48h en Arabie Saoudite, se démarque clairement de son prédécesseur. De fait, Barak Obama avait en effet attendu plus de quatre ans avant de se rendre à Jérusalem et à Ramallah en 2013 et avait opté dans le cadre de son premier voyage au Proche-Orient en 2009 pour une étape au Caire, tendant la main au monde musulman. Ce qui a été largement souligné par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu accueillant hier Donald Trump aux côtés du président d’Israël, Reuven Rivlin : « Jamais auparavant un président américain n’avait placé Israël sur sa feuille de route à l’occasion de son premier déplacement à l’étranger ». Le président américain veut réussir là ou ses prédécesseurs se sont cassé les dents. « Je peux vous dire que nous aimerions voir Israël et les Palestiniens faire la paix », a-t-il déclaré. A cette vue, il a principalement mis en exergue la convergence d’intérêts entre l’Arabie Saoudite et Israël face à la menace de l’Iran, y décelant une « rare opportunité » pour la paix dans la région et donc sur une résolution du conflit israélo-palestinien.
Charges contre l’Iran
Le chef de la Maison Blanche, dans la lignée de ses discours au ton corrosif en Arabie saoudite, a lancé de violentes charges contre l’Iran, affirmant que le pays devait cesser « le financement, l’entraînement et l’équipement meurtriers de terroristes et de milices ». Et de marteler à l’issue de sa rencontre hier avec le président Rivlin que Téhéran ne devait « jamais posséder une arme nucléaire, jamais ». Nul n’ignore combien Israël est préoccupé par l’influence de la république islamique et par son soutien notamment à des organisations comme le Hezbollah libanais, un de ses grands ennemis. « Pour pouvoir rêver, nous devons pouvoir être sûrs que l’Iran soit loin, loin de nos frontières, loin de la Syrie, loin du Liban », a abondé le président israélien. Le chef du gouvernement israélien dans sa lui a emboîté le pas en s’adressant à Donald Trump en termes très chaleureux : « Je veux que vous sachiez combien nous apprécions le changement dans la politique américaine à l’égard de l’Iran que vous avez énoncé si clairement ».
Compromis
Après sa visite lundi en Israël, Donald Trump a effectué ce mardi un court déplacement à Bethléem dans les Territoires palestiniens pour s’entretenir avec le président Mahmoud Abbas. Les attentats à Manchester (Royaume-Uni) ont toutefois un peu damé le pion sur cette rencontre. Il n’en demeure pas moins que le président palestinien a de nouveau plaidé mardi pour la solution à deux Etats sur les frontières de 1967 ayant pour capitale Jérusalem-Est, impliquant la création d’un Etat palestinien indépendant. Le président américain n’a cependant pas rebondi. Tandis que les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous l’égide américaine, sont au point mort depuis avril 2014, le président des Etats-Unis s’est engagé à faire « tout (son) possible » pour aider Israéliens et Palestiniens à conclure un accord de paix. A noter que Benyamin Netanyahu et Mahmoud Abbas n’ont pas eu d’entretien direct substantiel depuis 2010. Dans son discours au musée d’Israël, Donald Trump a appelé Israéliens et Palestiniens à faire des « compromis » pour la paix. Sans plan annoncé.
Lieux Saints
Donal Trump aura, ceci dit, donné beaucoup de signes d’amitié aux Israéliens en réaffirmant que son « administration sera toujours au côté d’Israël » en exaltant les « liens indestructibles » entre Israël et les Etats-Unis. Fait remarquable, lundi, il est devenu, le premier président américain en exercice à s’être rendu au mur Occidental dit des Lamentations. Sans toutefois être accompagné d’un dirigeant israélien. Ce qui aurait pu passer comme une reconnaissance de souveraineté israélienne sur les lieux alors que l’administration américaine considère que le statut diplomatique de Jérusalem reste à négocier. Le dirigeant américain, de confession presbytérienne, avait auparavant visité le Saint-Sépulcre. Avant d’y pénétrer, le 45e président des Etats-Unis avait été accueilli à l’entrée par les représentants des différentes Eglises qui se partagent la garde du lieu saint.