Suite à l’attentat à Jérusalem, vendredi 16 juin au soir, Benjamin Netanyahu a révoqué les autorisations accordées aux Palestiniens pendant le Ramadan pour rendre visite à leurs proches hors de Cisjordanie.
Le gouvernement israélien a annulé certains permis de visite accordés à plus de 200 000 Palestiniens des Territoires à l’occasion du Ramadan. Décision fut prise dans la foulée de deux attaques contre des policiers israéliens aux abords de la vieille ville de Jérusalem, vendredi soir. A l’occasion du troisième vendredi du mois de jeûne musulman, deux Palestiniens ont effectivement ouvert le feu sur un groupe de policiers israéliens près de la Porte de Damas. Un troisième a poignardé mortellement une policière israélienne de 23 ans. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées.
Pour le Ramadan, Israël a l’habitude d’alléger les restrictions d’entrée des Palestiniens de Cisjordanie en Israël ou à Jérusalem. Notamment en permettant des visites familiales quotidiennes du dimanche au jeudi. Laissant passer – uniquement les vendredis – les plus âgés d’entre eux. Mais « un grand nombre de jeunes (Palestiniens) entrent (en Israël) sans permis, ils profitent du Ramadan pour être à Jérusalem », a déclaré aux médias Yoram Halevy, le chef de la police israélienne à Jérusalem. Suite à l’attentat, Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien a consulté Roni Alsheich, le chef de la police, et Gilad Erdan, le ministre de la Sécurité intérieure. Il a alors décidé d’annuler les visites familiales, selon un communiqué de la police. Netanyahu n’a cependant pas révoqué les permis accordés aux hommes palestiniens de Cisjordanie de plus de 40 ans pour entrer à Jérusalem pour les prières du vendredi, a encore indiqué la police. En période de Ramadan, la Vieille Ville est sous haute surveillance israélienne. Il s’y presse des dizaines de milliers de fidèles musulmans de Jérusalem-Est et de Cisjordanie. Chaque jour et chaque nuit pour aller prier sur la très sensible Esplanade des mosquées qui se trouve à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée par Israël. Cette annexion n’est pas reconnue par l’ONU. Selon le Times of Israel, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait indiqué réfléchir samedi à transformer la porte de Damas (au Nord de la Vieille Ville) en « zone stérile », sans encore donner plus de détails sur les modalités.
Double attentat, double revendication ?
L’attaque de vendredi soir a été revendiquée à la fois par l’Etat islamique et le Hamas, mouvement islamiste palestinien qui tient la bande de Gaza. Ce serait une première pour le groupe djihadiste sur le territoire d’Israël ou dans la ville de Jérusalem. Dans un communiqué, Daesh a averti que l’attaque ne serait « pas la dernière ». Toutefois, dans la nuit de vendredi à samedi, le Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, ont déclaré que les trois assaillants étaient issus de leurs mouvements. « La revendication de l’Etat islamique est une tentative de brouiller les cartes », a alors assuré dans un communiqué Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas. Le FPLP a de son coté indiqué que les trois jeunes Palestiniens, avaient mené cette attaque « dans la droite ligne de la résistance et pour répondre aux crimes de l’occupant ». Cependant, l’armée israélienne a affirmé samedi matin que l’attaque menée la veille a été menée par une cellule terroriste locale non-affiliée de Cisjordanie, et non pas par l’Etat islamique ou le Hamas, a rapporté le site du journal Haaretz.
L’attaque de vendredi est la dernière en date d’une vague d’attentats en Israël et dans les Territoires palestiniens depuis le 1er octobre 2015. Selon l’AFP, ces attaques et d’autres violences ont causé la mort de 272 Palestiniens, 42 Israéliens, et 7 étrangers. La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux contre les israéliens.
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a appelé samedi le Conseil de sécurité à condamner l’attaque de la veille et accusé à nouveau l’Autorité palestinienne de soutenir le terrorisme. Même son de cloche du côté du Premier ministre israélien qui a déclaré dimanche à l’ouverture du conseil des ministres hebdomadaire que « bien entendu, l’Autorité palestinienne refuse de condamner ce meurtre, cette même Autorité qui va payer des compensations aux familles des meurtriers. Et d’appeler la communauté internationale « à condamner ce meurtre et ceux qui le glorifient, et à exiger que cessent immédiatement les versements de l’Autorité palestinienne aux familles des terroristes, ce qui ne fait qu’encourager le terrorisme ». La France a condamné « avec la plus grande fermeté » l’attentat. Le Quai d’Orsay a rappelé qu’ « avec l’ensemble de ses partenaires de la communauté internationale, la France est engagée avec détermination dans la lutte contre le terrorisme. » De son côté, Angela Merkel, la chancelière allemande a été reçue samedi matin au Vatican au lendemain de l’attentat de Jérusalem. Le pape François et elle ont bien sûr évoqué la menace globale du terrorisme.