A l’occasion de travaux porte de Damas, une inscription grecque a été retrouvée quasi intacte à Jérusalem. Son état de conservation en dépit des travaux répétés de ces dernières années est exceptionnel.
(Jérusalem) – Une mosaïque byzantine de 1500 ans a été dévoilée à la presse hier 23 août. Elle a été découverte à la mi-juin à proximité de la Porte de Damas. Les ouvriers d’une compagnie téléphonique effectuaient des travaux de câblage. Comme il est d’usage en Israël dès lors que l’on creuse un trou de plus de 70 centimètres de profondeur, un archéologue du département des Antiquités israéliennes avait fait le déplacement. « Après exploration, je m’apprêtais à autoriser la poursuite des travaux quand, au milieu des tuyaux et des câbles, l’inclinaison de tesselles de mosaïque m’intriguèrent », a déclaré David Gellman. Nettoyant autour, il s’aperçut qu’il ne découvrait pas seulement une mosaïque mais une inscription.
Suspension des travaux pour la compagnie de téléphone et ouverture d’un chantier de fouilles pour les Antiquités. La mosaïque une fois dégagée a été emportée au musée Rockfeller où se trouve le département des mosaïques. Hier, mercredi, la presse – dont le site Terrasanta.net – était invitée à venir la photographier.
Devant les photographes et les journalistes, les archéologues humidifiaient les tesselles pour mieux révéler leurs couleurs. Sur fond blanc, l’inscription en noir a été déchiffrée par Leah Di Segni, de l’université Hébraïque de Jérusalem. « A l’ère de notre empereur le très pieux Flavius Justinien, cet ouvrage est également celui de Constantin, prêtre et père abbé qui aime le plus notre Dieu , établi et élevé à la 14e indiction. » Il s’agirait d’une plaque commémorative de l’inauguration d’un bâtiment, en 550/551 après J.-C. L’indiction est une ancienne méthode pour compter les années.
D’après David Gellman, directeur des fouilles pour les antiquités israéliennes, la porte de Damas a servi pendant une centaine d’années comme principale accès au nord de la vieille ville. La mosaïque commémore certainement la construction d’un hospice pour pèlerins édifié alors que le christianisme était florissant. L’empereur Flavius Justinien est également à l’origine de la construction de la Néa, appelée aussi Sainte-Marie-Mère-de-Dieu ou Sainte Marie-la-Neuve, à l’époque la plus grande église de Jérusalem. Quant à Constantin il en était le père abbé.
Comme l’a rappelé la professeure Di Segni : « On trouve dans la Néa une inscription similaire à celle retrouvée ce matin ». Et de poursuivre : « Cette nouvelle inscription nous aide à comprendre les projets de construction de Justinien à Jérusalem, spécialement ceux de la Néa. La rare combinaison des trouvailles archéologiques et des sources historiques, tissées ensemble, est un témoignage incroyable. Ces informations jettent sur le passé de Jérusalem une lumière nouvelle. »