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Un Palestinien tue trois Israéliens près d’une colonie

Christophe Lafontaine
26 septembre 2017
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Un Palestinien armé d’un pistolet a ouvert le feu sur des Israéliens près d'une colonie en Cisjordanie occupée mardi 26 septembre 2017, tuant trois d'entre-eux, avant d'être abattu, a annoncé la police israélienne.


Peu après 7h du matin aujourd’hui, un Palestinien a abattu trois Israéliens par balles. Un garde- frontières et deux agents privés de la  sécurité. Ils gardaient les accès de Har Adar, une colonie d’environ 4 000 habitants en Cisjordanie au nord-ouest de Jérusalem à la lisière du territoire israélien et de l’autoroute qui relie Jérusalem et Tel-Aviv. Alors qu’Israël est entré la semaine dernière dans la période des fêtes de début d’année avec Rosh-Hachana, et que les Israéliens s’apprêtent à observer vendredi et samedi Yom Kippour (jour du Grand pardon), Micky Rosenfeld, le porte-parole de la police de Jérusalem, a indiqué que les autorités appliqueront « les mesures de sécurité adéquates, notamment autour de Jérusalem. » La période des fêtes est couramment considérée comme l’une des plus sensibles.

Le terroriste palestinien, selon un communiqué de la police, s’est approché par la porte arrière de la colonie de Har Adar au milieu d’un groupe de travailleurs palestiniens au moment où ils  se soumettaient au contrôle avant de commencer leur journée dans la colonie. Cependant, éveillant les soupçons des vigiles privés et membres de la police paramilitaire gardant un point de contrôle à l’entrée de la colonie, il a été enjoint de s’arrêter. L’homme a alors ouvert sa chemise, dégainé un pistolet et ouvert le feu sur le personnel de sécurité.

Les trois Israéliens tués étaient tous âgés d’une vingtaine d’années, a indiqué le Magen David Adom (service d’urgence israélien de la Croix Rouge). Un autre a été blessé dans l’attaque. Il a été transféré à l’hôpital Hadassah Ein Kerem à Jérusalem et son état a été qualifié de grave, selon cet établissement. L’assaillant, père de 4 enfants et âgé de 37 ans était originaire du village palestinien voisin de Beit Sourik. Le Shin Bet (service de sécurité intérieure israélien) a déclaré qu’il n’avait pas d’antécédents judiciaires. Il possédait un permis de travail israélien valable jusqu’en décembre 2017 l’autorisant à travailler dans les colonies juives de Cisjordanie. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a peu après l’attentat annoncé que le processus d’obtention des visas de travail serait revu. Des dizaines de milliers de Palestiniens vont chaque jour travailler en Israël ou dans les colonies, souvent attirés par des rémunérations notablement plus élevées malgré la réprobation des autres Palestiniens à un tel emploi. 

Les réactions

Dans un communiqué, le Hamas a salué l’attaque perpétrée à l’extérieur de Har Adar comme « un nouveau chapitre de l’Intifada. » L’organisation islamiste a ajouté que : « Jérusalem a encore une fois prouvé qu’elle est au cœur du conflit avec l’occupation, et qu’il n’y a aucun moyen de la sortir de l’équation du conflit. » La vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, a fustigé l’attaque, estimant qu’elle était le « cadeau de bienvenue » pour l’émissaire américain Jason Greenblatt attendu dans la région pour « poursuivre le chemin de la paix », a indiqué la Maison Blanche. « Il n’aura pas de négociations avec des assassins », a-t-elle lancé. De son côté, le président de l’Etat hébreu, Reuven Rivlin a déclaré « Une attaque terroriste brutale pareille montre une fois de plus la ligne de front quotidienne sur laquelle reposent nos forces de sécurité, chargées aujourd’hui de la mission la plus importante – la sauvegarde et la défense des citoyens d’Israël. Nous continuerons à faire face au terrorisme et nous atteindrons tous les auteurs et les partisans.»

Cette attaque est la dernière en date d’une multitude d’attaques du même genre depuis deux ans. En effet, depuis octobre 2015, Israël, Jérusalem et les Territoires palestiniens occupés sont en proie à des violences plus ou moins régulières qui ont causé la mort d’au moins 295 Palestiniens ou Arabes israéliens, 50 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l’AFP. La dernière vague de violence avait suivi la décision d’Israël d’installer des portiques de sécurité à l’entrée du site du Mont du Temple à Jérusalem cet été, suite à une attaque qui avait coûté la vie à deux policiers israéliens le 14 juillet 2017.

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