Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Vincent Gelot nous revient avec un livre

Émilie Rey
30 septembre 2017
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TSM vous faisait découvrir en 2014 l’épopée de Vincent Gelot. Souvenez-vous, Vincent, sa 4L, ses 60 000 km dans + de 20 pays à la rencontre des chrétiens d’Orient.


Comment définis-tu le livre que tu as écrit ?

C’est un livre-photo de voyage dont le fil rouge sont les communautés chrétiennes à l’Orient de notre monde. Je voulais donner la parole à celles et ceux que j’ai rencontrés, dans le respect de leur quotidien et de leur diversité. Chacun de ces vingt pays offre en effet une histoire différente. Bien sûr, ce n’est ni un ouvrage scientifique ni une encyclopédie sur les confessions en présence. C’est un livre parfois dur, on y rencontre des communautés en souffrance, parfois persécutées ou sur le point de disparaître, mais d’autres en essor et beaucoup de beauté malgré tout. Il donne à voir combien l’Orient chrétien est ancien, vaste et complexe mais aussi la façon dont les gens vivent dans leur environnement d’aujourd’hui, notamment dans la relation avec les musulmans.

Comment s’organise ce livre de plus de 270 pages ?

Il y a tout d’abord une introduction un peu dense qui permet de faire entrer le lecteur dans le voyage, qu’il connaisse ou pas les chrétiens d’Orient.

Je vous embarque avec moi dans la 4L et nous prenons la route ! À chaque pays, un nouveau chapitre et une double-page en guise d’introduction : où sommes-nous, qui sont les chrétiens qui vivent ici, depuis quand, quelle est leur histoire, le tout avec une dose d’adrénaline de la route et de mise en contexte. Viennent ensuite des photos, des légendes et les témoignages de ces chrétiens orientaux dont certains passages marquants ont été traduits en français. Il y a aussi une trentaine de sons que j’ai enregistrés – prières, liturgies, interviews – et que vous pourrez entendre avec un système de flash codes. Le rythme est vif et haletant. C’est un ouvrage très dense.

 

 

Est-ce un livre bilan ?

Tout ce que j’ai écrit, je l’ai mûri depuis pas mal d’années mais j’ai fait le choix d’écrire au présent, en étant fidèle à mes émotions d’alors. Ce n’est pas une relecture de voyage, tout est très vivant. Vous retrouverez dans les citations et les titres des clins d’œil à ces états d’esprits ou aux lectures qui ont pu nourrir mon voyage ; n’oublions pas que je suis parti seul mais avec une malle de bouquins et un imaginaire nourri par des années de lectures et une armée d’écrivains et poètes illustres ! Saint-John Perse, Camus, Cendrars, Bernanos, Rimbaud ou encore Thesiger, l’un des derniers explorateurs à avoir vécu avec les tribus bédouines des pays du Golfe, sont présents. Il y a aussi des auteurs orientaux. Quand je choisis la citation de Nadia Tuéni “Toute chose est belle, parce que tout va mourir, dans un instant” pour introduire le chapitre sur l’Irak, le lecteur comprend bien ce à quoi je fais allusion, l’État Islamique n’était pas encore arrivé. Ce livre n’est pas un scoop et ne surfe pas sur la vague “chrétiens d’Orient persécutés”. Ils montrent leur vie – et leur martyre aussi – dans un espace-temps donné, celui du temps extensible de l’Orient et du voyage au long cours. Mais il est vrai que certains chapitres, comme celui sur l’Irak, portent parfois un caractère prophétique.

Qu’est-ce qui a finalement été le plus dur dans la rédaction ?

De refléter chaque pays et la richesse chrétienne qu’il porte. Ce qui me récompenserait au plus haut point, c’est qu’un oriental du Kazakhstan par exemple me dise qu’il s’est retrouvé dans le chapitre consacré à son pays et qu’il a appris des choses dans les autres. Il me paraît important de rappeler au lecteur que ce n’est pas un livre d’art, c’est un livre d’humanité. Il y a certes une aventure personnelle et culturelle mais en même temps le voyageur s’efface pour laisser place aux chrétiens eux-mêmes. Il y a eu un gros travail de sélection sachant que ma situation professionnelle a été bousculée, puisqu’à mon retour je suis retourné vivre – en sédentaire cette fois – en Irak puis au Liban avec des allers-retours fréquents en Syrie pour l’Œuvre d’Orient. Être écrivain-voyageur est un peu ingrat, on n’est ni complètement écrivain, ni complètement photographe. Et puis j’ai voulu que ce livre soit une prière. C’est véritablement à la fin de l’ouvrage, avec l’arrivée à Jérusalem, que l’on mesure cette dimension de pèlerinage. Certains le noteront, le livre débute par Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit en cinq langues et après 270 pages se conclue par Amen. J’ai vraiment essayé de faire de ce livre un relais, un flambeau éphémère et beau, à l’image de ce qu’a été mon voyage.        t

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Le Livre d’Orient à l’Institut du Monde Arabe

Du 26 septembre 2017 au 14 janvier 2018, se tiendra à l’Institut du Monde Arabe une exposition intitulée “Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’Histoire”.

Dans cette exposition (à ne pas manquer !) sera notamment exposé le “Livre d’Orient”, ce grimoire composite et magnifique qui regroupe tous les témoignages récoltés par Vincent durant son voyage. Et qu’il porta à Rome pour le faire signer par le pape François. Un livre qui devrait être par la suite exposé à Jérusalem dans le musée de la Présence chrétienne que la Custodie s’emploie à faire naître.

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Chrétiens d’Orient, périple au coeur d’un monde menacé

Éditions Albin Michel

sortie 1er septembre 2017,

272 pages, prix édition cartonnée 49 euros

Préfacé par Mgr Pascal Gollnisch, directeur Général de l’Œuvre d’Orient.

Dernière mise à jour: 24/01/2024 14:37