Trois jours de deuil national ont été décrétés à compter de ce samedi 25 novembre 2017 en hommage aux 235 morts tués la veille dans une mosquée soufie dans le Sinaï égyptien. Le pape a fermement condamné l’attentat.
« Que les cœurs endurcis par la haine apprennent à renoncer à la violence », a imploré hier le pape François dans un télégramme de condoléance faisant suite à l’attentat perpétré en Egypte. Le pape a aussi condamné « cet acte de brutalité aveugle dirigé contre des civils innocents rassemblés en prière. »
Avec 235 tués et 109 blessés (bilan provisoire), il s’agit de l’attaque terroriste la plus meurtrière que le pays ait jamais connue. Alors que des fidèles participaient à la grande prière du vendredi dans la mosquée soufie al-Rawda de Bir al-Abed, à 40km à l’ouest d’Al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï, des terroristes ont encerclé le lieu de culte avec leurs pick-up puis ont fait exploser une bombe avant d’ouvrir le feu sur la foule paniquée et piégée. Dans son télégramme de condoléances, signé et adressé le jour-même par son Secrétaire d’Etat le cardinal Pietro Parolin, le pape François « profondément affligé par les grandes pertes humaines » a exprimé « sa solidarité avec le peuple égyptien » recommandant « les victimes à la miséricorde du Dieu Très-Haut.»
Le grand imam d’Al-Azhar, principale institution de l’islam sunnite, le cheikh Ahmed el-Tayeb, a condamné dans les « termes les plus fermes l’attaque terroriste barbare » rapporte l’AFP qui relaie aussi les déclarations du secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit qui a dénoncé un « crime horrible qui confirme que la vraie religion de l’islam est innocente par rapport à ceux qui épousent l’idéologie terroriste extrémiste. »
« Force brutale »
Encore non revendiqué, même si les soupçons se portent vers une opération djihadiste via Wilayet al- Sinaï, la branche égyptienne du groupe Etat islamique, l’attaque est sans précédent. C’est en effet la première fois qu’un attentat de cette ampleur vise un lieu de culte musulman. Le soufisme est un courant mystique de l’islam, bien implanté en Egypte mais honni par les djihadistes de Daech.
Vendredi 24 novembre, dans une allocution télévisée, le président Abdel Fattah al-Sissi a décrété trois jours de deuil national. Il a aussi promis de répondre « avec une force brutale » à cet attentat. « Les forces armées et la police vengeront nos martyrs », a-t-il martelé. Peu avant minuit, l’armée annonçait avoir procédé à des frappes aériennes dans la région, où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique.
Depuis 2013 et la destitution par l’armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, un groupe djihadiste qui est devenu la branche égyptienne de l’EI attaque régulièrement les forces de sécurité égyptiennes dans la péninsule du Sinaï qui borde Israël et la Bande de Gaza. Des centaines de policiers et soldats, ainsi que des civils, ont été tués dans ces attaques.