Après avoir appris du Premier ministre israélien « la suspension de la collecte des taxes ainsi que de l'examen de la proposition de loi » et la création d’un comité d’études des litiges. Les Eglises décident de rouvrir l’Anastasis.
Deux jours et 16 heures. C’est le temps durant lequel la basilique du Saint-Sépulcre sera demeurée fermée en signe de protestation des Eglises contre de nouvelles mesures fiscales prises d’une part par la municipalité, d’autre part envisagées par la Knesset, l’assemblée nationale israélienne.
« Le bras de fer » comme l’a qualifié la presse entre les Eglises et les autorités israéliennes s’est concrétisé pour le public dimanche 25 février quand, debout devant la basilique, les trois chefs des Eglises en charge du Saint-Sépulcre et du Statu Quo, le Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, le Custode de Terre Sainte et une représentant du Patriarche arménien de Jérusalem, annonçait devant un parterre de journalistes et de pèlerins la fermeture des portes de la basilique jusqu’à nouvel ordre, tandis que les gardiens musulmans des clés de l’édifice procédait à sa fermeture immédiate.
Durant deux jours entiers, aucun pèlerin n’a pu entrer dans le site le plus saint du christianisme. Les Eglises avaient mûri cette décision exceptionnelle. « Ce n’est évidemment pas une décision facile, notamment parce qu’elle affecte de nombreux pèlerins », confiait le frère Francesco Patton au Figaro.
C’est finalement un communiqué du premier Ministre publié mardi 27 février vers 16 heures qui apportait un début de sortie de crise en annonçant « la suspension de la collecte des taxes ainsi que de l’examen de la proposition de loi ». « Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le maire de Jérusalem Nir Barkat ont convenu de créer une équipe professionnelle dirigée par le ministre Tzachi Hanegbi, avec la participation de toutes les parties concernées, pour trouver une solution à la question des taxes municipales et celle des propriétés appartenant aux Églises qui ne sont pas des lieux de culte. » poursuivait le communiqué. a
Les Eglises à réception de ce communiqué se sont rencontrées pour une énième fois en 3 jours. Et vers 20h30, elles publiaient un nouveau communiqué saluant l’ouverture de négociation qui pourraient aboutir à trouver une sortie de crise. En signe de bonne volonté, elles annonçaient donc la réouverture de la basilique. (Voir texte ci-dessous. Traduction non officielle).
Gageons que la détermination dont les Eglises ont fait preuve va conduire leurs travaux avec les autorités israéliennes. Mais ces travaux pourraient être longs et difficiles.
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Déclaration sur la réouverture de l’église du Saint-Sépulcre – 27 février 2018
« Nous, les chefs des Eglises en charge du Saint-Sépulcre et du Statu Quo qui régit les différents lieux saint chrétiens à Jérusalem- le patriarcat grec orthodoxe, la Custodie de Terre Sainte et le patriarcat Arménien – remercions Dieu pour la déclaration faite plus tôt aujourd’hui par le Premier Ministre Netanyahu et nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui ont œuvré sans relâche pour maintenir la présence chrétienne à Jérusalem et défendre le statu quo.
Après la constructive intervention du Premier Ministre, les Eglises ont hâte d’engager avec le Ministre Hanegbi, et avec tous ceux qui aiment Jérusalem pour s’assurer que notre ville sainte, où notre présence chrétienne continue de faire face à des défis, reste un lieu où les trois religions monothéistes peuvent vivre et prospérer ensemble.
Suite à ces développements récents, nous annonçons ici que l’église du Saint-Sépulcre,qui est le lieu de la crucifixion du Seigneur et celui de sa Résurrection, réouvrira aux pèlerins demain, 28 février 2018 à 4 heures du matin.
THEOPHILOS III FRANCESCO PATTON NOURHAN MANOUGIAN
Patriarche de Jérusalem Custode de Terre Sainte Patriarche arménien de Jérusalem