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Une grotte funéraire en dit plus sur la Tibériade romaine

Christophe Lafontaine
11 juin 2018
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Un tombeau familial de trois pièces, d’époque romaine, a été mis à jour dans un quartier de Tibériade. Une découverte « presque unique » en Galilée. L’autorité israélienne des Antiquités en a fait part le 10 juin 2018.


Les chantiers sont une vraie aubaine pour les archéologues en Terre Sainte. Des travaux d’aménagement public ont encore une fois permis de mettre à jour un vestige du passé de Tibériade datant de 2000 ans. C’est au nord de la ville dans le cadre du développement d’un nouveau quartier, à la faveur de l’action d’un creuseur mécanique, que l’entrée d’une grotte abritant un riche complexe funéraire romain a été découverte. Selon Yair Amitsur, inspecteur des antiquités de Tibériade et de la Basse-Galilée orientale, « la grotte doit avoir servi de complexe funéraire à une famille qui vivait dans la ville de Tibériade ou dans l’un des villages voisins. » Comme Bet Maon, Resh Lakish, Kofra, Be’er Meziga et autres.

Selon l’expert, cité dans un communiqué de l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA) publié dimanche, cette découverte est « fascinante » car « presque unique » en Galilée. D’ailleurs, selon le Times of Israel, un seul autre complexe de ce type est connu dans la région.

Pour Yair Amitsur, « la taille de la roche de haute qualité, la complexité de la grotte, les décorations et les inscriptions grecques indiquent que la grotte appartenant à une famille riche. »

Si cette la grotte a été probablement pillée dans l’antiquité, on peut voir encore qu’elle se composait d’ « un hall d’entrée décoré de plâtre coloré, une pièce centrale avec plusieurs niches funéraires, des ossuaires en céramique et en pierre décorés, ainsi qu’une petite chambre intérieure », indique le communiqué de l’IAA. Il faut savoir que du Ier siècle av. J.-C. jusqu’aux environs du IIe siècle après J.-C., les pratiques funéraires consistaient à disposer les morts dans des niches, puis à revenir un an plus tard pour recueillir les os et les placer dans de petits cercueils en céramique ou des ossuaires. Les éléments retrouvés dans le tombeau confirment donc clairement sa datation à l’époque romaine.

Mais la description du complexe que dresse le communiqué de l’IAA n’en reste pas là. « Des portes en pierre sculptée se tenaient à l’entrée des chambres. Dans l’une des chambres, des inscriptions grecques portaient gravés les noms des personnes inhumées. » Pour l’heure, rapporte le communiqué,  ces inscriptions n’ont pas encore été étudiées par des spécialistes de l’Autorité des Antiquités d’Israël. Cela ne saurait tarder. Cependant, le Times of Israel qui a pu s’entretenir avec les archéologues avancent qu’ « un père et un fils y ont été enterrés. » Pour autant, précise le journal israélien en ligne, « les noms n’indiquent pas la religion ou l’origine de ceux qui y sont enterrés, puisque même l’élite juive a utilisé des noms grecs ».

Ce que l’on sait déjà, c’est que la ville de Tibériade, qui n’est pas citée dans le Nouveau Testament, a été fondée en 18 après J.-C. par Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand, et, tétrarque (gouverneur) de la Galilée.  La ville doit son nom en l’honneur de l’Empereur régnant Tibère. D’ailleurs, il reste encore de cette époque une route romaine, dallée de basalte.

Après la destruction du Temple de Jérusalem et la disparition du Grand prêtre, le foyer de la vie spirituelle juive se transporta vers le nord et Tibériade devient la capitale de la Galilée (profitant du déclin de Séphoris ruinée quelques années plus tôt par les Romains) et le Sanhédrin y réorganisa la vie des Juifs dispersés autour de la Torah.

Pour l’heure, l’entrée de la grotte a été scellée. Yossi Ben David, le maire de Tibériade s’est engagé à « effectuer des changements » dans ses plans de développement urbain  afin que la municipalité en lien avec le Ministère du Logement et l’Autorité des Antiquités d’Israël protègent ce site archéologique pour que soit dévoilé ses secrets et peut-être un jour ouvert au grand public.

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