De l’arbre qui cache la forêt au grain de sénevé
L’État d’Israël compte près de 9 millions d’habitants (8 842 000 d’après les dernières statistiques). 75 % de la population est juive, environ 20 % est arabe et les derniers 5 % appartiennent à “d’autres ethnies” comme le disent les statisticiens locaux.
En d’autres termes, il y a en Israël 6,5 millions de juifs, 1,8 million de musulmans, tandis qu’en Palestine on compte près de 5 millions de musulmans. Combien parmi eux tentent l’aventure du dialogue interreligieux ? Selon toute vraisemblance un nombre infinitésimal.
Un pourcentage qui compte tellement de décimales après la virgule qu’il ne vaudrait pas la peine d’être rapporté par aucun statisticien.
Alors, consacrer 12 pages à ceux qui s’engagent dans cette aventure, n’est-ce pas s’attacher à montrer l’arbre qui cache la forêt de ceux qui au contraire s’ignorent, se redoutent, se méprisent, se combattent ?
Si nous mettons notre espérance dans les statistiques, nous sommes perdus.
La communauté copte catholique dont nous parle son patriarche, Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, est perdue. La communauté chrétienne dans les pays arabes est perdue. Celle dont est membre le dominicain Jean Jacques Pérennes qui nous parle de ses 30 années passées en terre d’islam.
À la fin de l’entretien que nous avons eu avec lui, il invite les chrétiens de la région à “pourrir en terre ici”, parce qu’il en est ainsi du règne de Dieu. Il faut que la semence tombe en terre et connaisse ce processus d’anéantissement qui est déjà une naissance “on ne sait comment”, comme en convient l’Évangile de Marc 4, 27.
Rappelons-nous une autre parabole, celle du grain de sénevé, “la plus petite de toutes les semences” précise l’Évangile (Mt 13,32).
Mais, quand elle a poussé… Ah quand elle a poussé, soupire-t-on d’envie ici !
Encore faut-il que certaines conditions soient réunies pour pousser : tomber dans la bonne terre…
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Dernière mise à jour: 08/02/2024 15:00