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Zoom sur le 1er congrès mondial des jeunes syro-catholiques

Christophe Lafontaine
28 juillet 2018
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Au Liban du 17 au 22 juillet, 450 syro-catholiques de 18 à 35 ans du monde entier, ont été réunis pour la première fois officiellement. En toile de fond, l’exode des chrétiens d’Orient touchant surtout les jeunes.


Les catholiques se préparent au prochain Synode dédié aux jeunes, qui se tiendra au Vatican du 3 au 28 octobre prochain. Bien sûr, les Eglises du Proche-Orient ne seront pas en reste et pourront faire remonter leurs questions, témoignages, expériences, préoccupations, difficultés et luttes, par la voix du Patriarche catholique chaldéen de Babylone, le Cardinal Louis Raphaël I Sako, que le Pape François a nommé Président délégué de la prochaine Assemblée du Synode des Evêques.

Dans cette optique, pour la première fois, l’Eglise syriaque-catholique qui regroupe environ 175 000 fidèles de par le monde (d’après le site de L’Œuvre  d’Orient) a organisé la « Syriac Youth International Convention ». Un congrès à destination de ses jeunes fidèles adultes, qui s’est déroulée cinq jours durant au Monastère de Notre-Dame de la Lumière à Faytoun au Liban. Auquel 450 jeunes filles et jeunes hommes – dont 20 venant d’Alep en Syrie –  âgés de 18 à 35 ans, ont participé. En présence de leur patriarche, Mgr Ignace Joseph III Younan, qui a notamment concélébré le 22 juillet, avec les évêques syriaques provenant des quatre coins de la planète, la messe de clôture de l’événement. Qui selon les vœux du primat de l’Eglise syro-catholique aura vocation à se répéter, comme l’a rapporté le  Catholic News Service.

Se rencontrer, s’encourager, prier ensemble, reconnaître sa place de chrétiens d’Orient. Voilà le but de cette rencontre qui vise à rassembler les jeunes syro-catholiques qui vivent principalement dans la diaspora afin de favoriser une solidarité internationale entre eux et les garder unis à leur Eglise.
Si le programme de la Convention, tenue du 17 au 22 juillet 2018, comprenait des célébrations liturgiques, des temps de prière, des ateliers sur l’histoire des catholiques syriaques, des témoignages de foi au milieu des difficultés que traversent les pays du Moyen-Orient, des moments de divertissement et aussi des visites culturelles, la problématique de l’exode des chrétiens du Proche-Orient a été au cœur de ces journées consacrées à la jeunesse syro-catholique. La question de l’exode concerne essentiellement les jeunes générations qui en quittant leur terre « réduisent la présence numérique de nombreuses communautés chrétiennes locales » explique Fides. L’agence de presse catholique cite l’exemple de la Syrie où « les jeunes sont poussés à émigrer notamment pour éviter le service militaire, long, exténuant et dangereux. »

En 10 ans, 60% des catholiques syriaques ont quitté le Moyen-Orient

Voilà pourquoi, le Patriarche d’Antioche des Syro-catholiques, Ignace Joseph III Younan a voulu qu’ait lieu cette Convention internationale réunissant des jeunes syro catholiques dispersés dans le monde (les participants sont venus de 18 pays différents) pour partager entre eux l’espérance « concernant le renouvellement de la communauté chrétienne dans l’Esprit Saint » mais également pour proposer à nouveau « la richesse du patrimoine de la langue et de la civilisation syriaque » à des jeunes qui, au sein des communautés de la diaspora, finissent par perdre tout lien avec la culture et les traditions d’origine de leurs propres familles.

« Notre principal objectif est de donner l’espoir à la jeunesse … en raison de ce que nous avons souffert, en particulier en Syrie et en Irak, » a déclaré le Père Jules Boutros, qui dirige le comité de la pastorale des jeunes du Patriarcat syriaque catholique, auprès du  Catholic News Service. Il a déclaré auprès de l’agence américaine catholique que plus de 60% des catholiques syriaques ont émigré du Moyen-Orient au cours de la dernière décennie.

Un jeune de 26 ans originaire d’Alep, Fawzy Basily, a confié au Catholic News Service vouloir « que tout le monde sache que nous, chrétiens, sommes toujours à Alep. » En ajoutant : « Nous sommes forts dans la foi malgré tout ce que nous avons traversé, et nous continuerons ».

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