Le Patriarche de Babylone des Chaldéens Louis Raphael Sako a nommé le 29 août 2018, le père Paulus Sati, évêque du diocèse d’Egypte. Il succède à Mgr Philippe Najim, administrateur patriarcal du Caire des Chaldéens.
C’est un jeune quadra Mgr Paul Sati qui arrive à la tête de l’éparchie catholique chaldéenne du Caire en Egypte. Le site du patriarcat de l’Eglise catholique chaldéenne en a fait l’annonce via un communiqué publié sur son site le 29 août dernier. Une nomination faite par le Patriarche de Babylone des chaldéens, le cardinal Louis Raphael Sako.
A l’aube de la nouvelle mission de celui qui devient le nouvel évêque du diocèse du Caire pour les Chaldéens, « le Patriarcat lui souhaite un service fructueux avec impartialité et transparence, gardant une compassion paternelle et joyeuse », peut-on lire dans le communiqué officiel.
Le nouvel évêque était jusqu’à maintenant le prêtre responsable de la communauté chaldéenne à Anvers (Belgique) et à Luxembourg (Grand-duché de Luxembourg). Né en 1978 à Mossoul au nord de l’Irak, ce religieux rédemptoriste chaldéen avait quitté l’Irak pour l’Europe (plus précisément pour les Pays-Bas) avec sa famille en 1997 en raison de la situation économique et politique du pays. Il parle ainsi le flamand et l’allemand en plus de l’araméen, de l’arabe et de l’anglais.
Entré chez les moines rédemptoristes en 1999, il a prononcé ses premiers vœux en 2001 et ses vœux perpétuels en 2008. Diacre en 2009, il a été ordonné prêtre l’année suivante.
Le nouvel évêque succède au chorévêque (évêque-vicaire) Mgr Philip Najim qui a rempli la fonction d’administrateur patriarcal après le décès de Mgr Youssef Ibrahim Sarraf le 31 décembre 2009. Ce dernier était le deuxième évêque de l’éparchie chaldéenne catholique du Caire. Et ce, pendant 25 ans de 1984 à l’année de sa mort.
En Egypte, une Eglise très minoritaire dans la minorité
L’Eglise catholique chaldéenne est l’une des Eglises catholiques orientales de tradition Syriaque. Elle est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient et est reconnue par le Vatican.
Sur une population majoritairement musulmane en Egypte, les chaldéens représentent une toute petite minorité dans la minorité chrétienne du pays. Dans le pays, les chrétiens représentent 10% des quelque 96 millions d’habitants. L’Eglise copte dite « orthodoxe » est largement majoritaire. Les coptes catholiques, quant à eux, comptent environ 250 000 fidèles en Egypte et en diaspora. D’après le site catholic-hierarchy.org qui présentant les diocèses de l’Eglise catholique romaine et des Eglises orientales rattachées, les catholiques chaldéens seraient selon les chiffres de 2014, 2000 dans le pays.
La communauté catholique chaldéenne s’est formée en Egypte dans la seconde partie du XIXe siècle. Principalement pour des raisons économiques, des familles chaldéennes originaires d’Irak, de Turquie et d’Iran se sont installées dans la capitale égyptienne. En 1890, la communauté catholique chaldéenne égyptienne comptait environ 150 familles, soit 600 personnes, indique le site du patriarcat copte catholique qui résume l’histoire de leurs frères chaldéens en Egypte. Le Patriarche chaldéen de l’époque nomma alors un premier vicaire patriarcal au Caire, le père Petros Abed.
La première pierre de la première église catholique chaldéenne en Egypte a été posée en 1891 dans le quartier de Faggalah au Caire dédiée à Saint Antoine le Grand. Une bienfaitrice d’origine irakienne, Hélène Abdel Messih avait fait don de la parcelle de terrain sur laquelle elle a été bâtie. Puis, l’église a été construite grâce aux dons de fidèles.
Au début du XXe siècle, de nombreux membres de la congrégation chaldéenne se sont installés dans le nouveau quartier d’Héliopolis au nord-ouest du Caire.
En outre, l’arrivée massive des rescapés des massacres perpétrés par les Ottomans contre les Arméniens, lors du premier conflit mondial, et des rescapés Chaldéens et de Syrie de ces mêmes massacres, amena l’établissement d’un grand nombre de ces chrétiens en Egypte. Si bien qu’en 1950, le nombre total des Chaldéens s’élevait à 1200 fidèles, soit environ 300 familles.
Au fur et à mesure de l’expansion de la communauté chaldéenne d’Héliopolis, le besoin d’une nouvelle église au service de la congrégation florissante émergea. Le vicaire patriarcal, Mgr Emmanuel Rassam fit alors élever une nouvelle église paroissiale pour sa communauté au Caire, dédiée à Notre-Dame de Fatima. La première pierre fut posée le 7 novembre 1951 par le Patriarche Joseph VII Ghanima et l’église fut consacrée le 13 mai 1953 (36 ans après les apparitions mariales au Portugal). C’est à cette époque que le vicariat patriarcal fut transféré du quartier de Faggalah à Héliopolis. Le 3 novembre 1953 eut lieu l’intronisation de la statue de la Vierge de Fatima, don du Pape Pie XII. Une quarantaine d’années plus tard, le pape Jean-Paul II décernera à l’église le titre de basilique mineure; un titre généralement attribué aux églises et aux sanctuaires importants. La basilique est aujourd’hui un important sanctuaire marial visité par l’ensemble des chrétiens (orthodoxes et catholiques) ainsi que par des musulmans. Une troisième église se trouve à Alexandrie El Manchieh.
Le 23 avril 1980, le vicariat Patriarcal a été érigé en diocèse du Caire des Chaldéens. Et Mgr Ephrem Bédé fut le premier évêque à être ordonné. Il mourut quatre ans plus tard.