Sur la page Facebook de Terre Sainte Magazine (découvrez-la, nous publions des articles sur la Terre Sainte chaque semaine que vous ne lirez pas ici et si vous n’avez pas Facebook allez voir le site terresainte.net), sur notre page Facebook donc, alors que nous avions publié une vidéo pour annoncer l’article sur les fouilles au cimetière croisé d’Atlit, une personne, découvrant que les tombes étaient ouvertes se choqua de ce que les archéologues les profanaient. C’est un point de vue et il est respectable. Au quotidien, dans nos cimetières, on relève des tombes quand les concessions sont échues et non renouvelées. Sans cela, la taille de nos cimetières serait problématique.
À voir les archéologues travailler, ils ne donnaient nullement l’impression de profaner. Certes ils ont déplacé des ossements, pour les enterrer de nouveau au même endroit à la fin de leurs travaux. Profaner, c’est traiter sans respect. Mais n’est-ce pas une forme de respect que de “faire parler ces ossements” ? L’étude de ce cimetière n’est pas une démarche morbide au contraire, elle tend à restituer quelque chose de la vie de ces défunts. Sur les croisades, on peut poser un œil circonspect. Fallait-il tous ces morts de part et d’autre ? Mais il ne s’agit pas des croisades ici, il s’agit de croisés.
D’hommes, de leurs familles, de leur foi. Des gens qui ont tout quitté et qui ont voyagé dans des conditions souvent périlleuses et sillonné cette Terre Sainte pour “sauver le tombeau du Christ”, pour conserver à cette terre son caractère chrétien. On peut bien gloser sur la manière. On ne saurait blâmer complètement leurs motivations.
Parcourir ce cimetière et ces milliers de tombes, voir ces squelettes entiers, dont celui de cet homme qui devait être immense et particulièrement bien charpenté, à la dentition parfaite. Quelle fière allure il devait avoir de son vivant ! Qui était-il ? Comment est-il mort ici dans la fleur de l’âge ? Il était tellement beau (sic !) que je l’ai bombardé de photos ! Fascinée par les interrogations que son squelette en connexion (quand tous les os sont présents et à leur place) suscitait en moi. D’où était-il, comment était-il arrivé ici, comment a-t-il vécu ? A-t-il seulement vu le Saint-Sépulcre ? Allez le voir sur la vidéo (pour qui n’a pas Facebook nous l’avons aussi mise sur notre chaîne youtube que l’on trouve à cette adresse Internet : bit.ly/youtubeTSM).
Dans le choix de la photo de couverture, nous avons évité de montrer des squelettes. Et la photo devait dire autre chose : le lieu au bord d’une mer turquoise enchanteresse, l’équipe d’archéologues au travail. La recherche française aussi. Et devinez quoi ? A l’issue de ce reportage passionnant, avec Paul que l’on voit en plein interview, nous avons pique-niqué sur la plage ! En vous souhaitant de la découvrir un jour.♦
Dernière mise à jour: 12/02/2024 15:27