Un concert d'orgue dans la basilique du mont Nebo a ouvert une série d'événements dédicacés au grand archéologue, frère de la Custodie, qui s’achèveront avec deux rendez-vous importants à Rome.
(F.P./G.S.) – Le 26 octobre 2008, frère Michele Piccirillo, âgé de presque 64 ans, frère mineur et archéologue de la Custodie de Terre Sainte, passionné et érudit, est décédé à Livourne. Dix ans plus tard, en ce moment, se multiplient les rendez-vous qui rappellent le regretté franciscain et sa contribution à l’archéologie au Moyen-Orient.
Il est significatif que le premier moment ait eu lieu en Jordanie, près du sanctuaire du Mont Nébo, où Fr. Michele a vécu les dernières années de sa vie et où repose sa dépouille. Le 20 septembre dernier, la basilique du Mémorial de Moïse a accueilli un concert d’orgue du professeur Alessandro Licata, du Conservatoire Sainte Cécile de Rome, assisté de Nicola Puccini, facteur de l’orgue donné en 2015 au sanctuaire par un bienfaiteur anonyme. Pendant le concert, rendu possible aussi grâce au soutien de l’ambassade d’Italie à Amman, les Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach ont été interprétées.
Fr. Piccirillo compte parmi les plus grands archéologues de Terre Sainte : le complexe archéologique du mont Nébo – visité chaque année par des centaines de milliers de pèlerins et de touristes – constitue la partie la plus visible et la plus connue de son travail. On doit la majorité des découvertes conservées en ce lieu à sa longue campagne de fouilles.
Les pièces du concert commémoratif ont été entrecoupées d’interventions de quelques invités qui se sont consacrés au travail de Fr. Michele. Le Custode de Terre Sainte, Fr. Francesco Patton, a pris la parole ; Marco Salaris, premier secrétaire de la représentation diplomatique italienne en Jordanie ; Costanza Farina, fonctionnaire de l’UNESCO en Jordanie ; Barbara A. Porter, directrice de l’American Center of Oriental Research – Acor ; Fr. Quirico Calella, confrère de fr. Piccirillo ; et Győző Vörös, du département des antiquités de l’Académie hongroise des arts, qui a succédé à fr. Piccirillo comme directeur des fouilles sur la colline fortifiée de Macheronte. Le professeur Vörös a présenté la restauration d’un stuc découvert par fr. Virgilio Corbo et fr. Piccirillo au sein du palais d’Hérode.
Le concert d’orgue sur le mont Nebo a ouvert la saison 2018-2019 du Terra Sancta Organ Festival. Le programme des prochains concerts est disponible sur le site internet du festival de musique.
Nous avons cité un peu plus haut le Centre américain d’études orientales (Acor), basé à Amman. Toujours dans ce contexte, le 19 septembre, une soirée en l’honneur du père Michele a été intitulée « Trente ans de restauration des mosaïques et bien plus ». Sont intervenus fr. Rosario Pierri, doyen du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem, et le mosaïste Franco Sciorilli, proche collaborateur de fr. Piccirillo depuis 1994.
Deux rendez-vous romains
Des initiatives importantes se poursuivront à l’automne à Rome en mémoire de fr. Michele.
Le 26 octobre, exactement dix ans après sa mort, des amis et des collègues se souviendront de l’archéologue orientaliste au Musée national romain près des thermes de Dioclétien. A l’appui, un film documentaire de Luca Archibugi, sera projeté, retraçant les phases saillantes de trente années de fouilles et de restaurations effectuées par fr. Michele.
Le 17 novembre aura lieu à l’Université pontificale Antonianum le « Colloque à la mémoire du Père Michele Piccirillo, franciscain et archéologue« , une journée d’étude qui lui sera entièrement consacrée.