43,5°C hier à Tel Aviv, 37,5°C à Jérusalem. Le mercure devait monter en flèche vendredi jusqu’à 48°C dans la vallée du Jourdain et dans la région de la mer Morte, le point le plus bas de la Terre. Les températures devraient diminuer samedi mais resteront fortes.
La Terre Sainte a donc très chaud et elle souffre d’une flambée d’incendies. Le département météorologique palestinien (PMD) – qui a annoncé que les températures dépassaient de 13 à 14° C la normale saisonnière – et les services météorologiques israéliens ont largement alerté la population des risques liés à la chaleur tant sur le plan de la santé que sur celui de la sécurité en période de sécheresse notamment dans les zones d’herbe sèche. L’Etat hébreu était jusqu’à vendredi midi largement plus touché que les Territoires palestiniens.
Par malchance, selon les pompiers israéliens, dont RFI relaie les propos, la vague de chaleur a été combinée à une tradition juive qui serait aussi à l’origine accidentelle d’incendies. Israël célébrait en effet le 24 mai, Lag BaOmer, une fête d’institution rabbinique. Durant cette fête des feux de joie sont allumés. Certaines braises ont donc sans doute été mal étouffées. Craignant les feux de forêts, les autorités israéliennes avaient pourtant émis en amont des restrictions sur les feux de camp.
Pour autant, comme le rapporte le Times of Israel : « le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a indiqué à la Douzième chaîne de télévision israélienne, que l’origine volontaire des incendies avait été exclue, à l’exception de plusieurs foyers, à proximité de Gaza, qui auraient été entraînés par des ballons. » Mettant à mal le récent accord de cessez-le-feu entre Israël et l’enclave côtière. La chaîne I24News avance que selon les autorités israéliennes, « au moins onze feux ont été déclenchés mercredi » de la sorte. Selon la chaîne de télévision, « près de huit hectares de champ de blé ont été brûlés à la frontière gazaouie. » En représailles, Israël a réduit la zone de pêche autorisée de 15 milles nautiques à 10 milles nautiques au large de la bande de Gaza.
Jeudi, la série de feux de forêt qui a fait rage a été majoritairement contenue, a entraîné la fermeture de plusieurs routes à la circulation, notamment la Route 443, principal axe qui relie Jérusalem à Tel Aviv, mais surtout forcé l’évacuation de plusieurs localités du centre d’Israël.
Les pompiers soutenus par des avions-citernes ont notamment dû intervenir plusieurs heures dans une zone boisée entre Jérusalem et Tel Aviv. L’incendie a été maîtrisé à la tombée de la nuit, a fait savoir la police.
Bilan de la journée, selon Reuters, « 3 500 habitants de villages de la région ont été évacués.» Des dizaines de maisons ont pris feu. RFI a rapporté que selon un responsable de la police, « le village de Mevo Modiin (ndlr : à l’est de Tel Aviv) – qui comptait un peu plus de 200 habitants – a été quasiment entièrement détruit. » Seules 10 auraient résisté, selon le site Ynet. Il n’y a eu aucun blessé. Gilad Semtai, un responsable du Fonds National Juif, qui est un fonds qui possède et gère plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres en Israël, a indiqué à la Radio de l’armée que 40 % des forêts avaient été touchés par les flammes.
Facteurs aggravants pour vendredi
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir qu’il solliciterait l’aide de pays voisins en cas d’aggravation des incendies. Ce qui pourrait être vraiment le cas, ce vendredi. A tel point, fait savoir The Times of Israel que « les autorités envisageraient de déclarer l’état d’urgence nationale. » Outre les températures qui sont annoncées croissantes, associées à du vent, les autorités israéliennes redoutent, comme le rappellent le quotidien israélien en ligne, les « attaques par ballons incendiaires depuis la bande de Gaza, le vendredi étant traditionnellement le théâtre de tensions près de la frontière agitée. »
D’ores et déjà, l’Italie, la Grèce, Chypre et la Croatie ont annoncé venir prêter main-forte aux sapeurs-pompiers israéliens à l’aide d’avions bombardiers d’eau. Benjamin Netanyahu a également confirmé que l’Egypte voisine avait envoyé des avions pour apporter son aide jeudi, selon le radiodiffuseur public Kan.
Pareillement, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré aujourd’hui que « l’Autorité palestinienne et la Russie faisaient partie de ceux qui avaient offert d’aider Israël », a indiqué le Times of Israel.
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