L’exposition « Royaumes oubliés – De l’empire hittite aux Araméens » se tient du 2 mai au 12 août au Louvre à Paris. Fruit d’un premier partenariat entre le musée français et le musée des Pays de la Bible à Jérusalem.
Il s’agit de la toute première collaboration entre un musée israélien et l’un des musées les plus grands et les plus réputés au monde. A savoir le Louvre. Des objets du musée des Pays de la Bible de Jérusalem sont présentés dans le cadre d’une nouvelle exposition intitulée « Royaumes oubliés – De l’empire hittite aux Araméens » dans le Hall Napoléon au musée du Louvre, à Paris (France). « Cela permettra à des millions de personnes du monde entier d’avoir un aperçu de l’histoire fascinante de notre région », a déclaré Amanda Weiss, directrice du musée des Pays de la Bible de Jérusalem (dont les collections vont de l’aube de la civilisation jusqu’au début de l’ère chrétienne). Citée dans un communiqué du musée en date du 29 avril dernier, elle ne cache pas l’espoir de voir ce partenariat inaugurer une longue série. « Nous nous félicitons, dit-elle, de cette collaboration et pensons qu’elle servira de base à une coopération et une collaboration fructueuses entre le musée des Pays de la Bible à Jérusalem et le Louvre, à Paris. »
L’exposition organisée en partenariat avec le Pergamonmuseum de Berlin (Allemagne) a été ouverte au public hier et se tiendra jusqu’au 12 août. C’est une première en France. Elle présente l’histoire et les créations artistiques des royaumes néo-hittites et araméens (XIIème– VIIIème siècles av. J.-C) dans les territoires de la Turquie et de la Syrie modernes. Royaumes qui ont émergé après la chute de l’empire hittite – grande puissance rivale de l’Egypte des pharaons – qui s’étendait sur l’Anatolie et régnait sur les terres de la Méditerranée orientale jusqu’à environ 1 200 av. J.-C. L’histoire des royaumes néo-hittites et araméens se terminera notamment suite aux conquêtes de l’empire assyrien aux IXème et VIIIème siècles av.J.-C.
« L’exposition invite à redécouvrir les sites mythiques de cette civilisation oubliée dont les vestiges majestueux du site de Tell Halaf (ndlr : cité araméenne du Xèmesiècle av. J.-C), situé près de l’actuelle frontière turco-syrienne », explique le musée du Louvre sur son site officiel. Ce site majeur du patrimoine syrien fut découvert par Max von Oppenheim deux-trois années avant la Première Guerre mondiale. Les grandes sculptures qui ornaient le palais du roi araméen Kapara furent ramenées à Berlin pour y être exposées mais subirent des dégâts lors de la Seconde Guerre mondiale. « Un incroyable travail de restauration mené au début des années 2000 a permis de les réhabiliter », rapporte le musée du Louvre.
Outre les restes de Tell Halaf, l’exposition montre des œuvres provenant des royaumes les plus importants : Karkemish, Melid, Gurgum, Hama, …
Quatre rares pièces
Pour alimenter l’exposition, le musée des Pays de la Bible de Jérusalem a prêté quatre pièces rares qui selon le communiqué de l’institution muséale, « révèlent différentes facettes de la culture néo-hittite, en particulier ses dimensions religieuses et les responsabilités des dirigeants de l’État à l’égard de leurs dieux ». Il s’agit d’une stèle de basalte (950-900 av. J.-C.) de 130 cm portant une inscription de Hamiyatas, roi du royaume néo-hittite de Masuwari et qui commémore la construction de la ville de Haruha et son dévouement au dieu de l’orage Tarhunzas ; un sceau en calcédoine (quartz) bleue (950-750 av. J.-C.) représentant un lion ailé et une tête d’homme barbu ; une stèle du royaume de Marash (datée entre le Xème et VIIIème siècle av. JC) avec un relief gravé d’un couple (sans doute mari et femme) festoyant, l’un coupe à la main et l’autre tenant un bâton et une tige de blé, assis autour d’une table servie de pains plats empilés les uns sur les autres, assurant le bien-être du couple dans l’au-delà ; et un récipient en pierre (950-750 av. J.-C.) du royaume de Karkemish qui servait à verser des liquides offerts en libation à des divinités.
Issus de l’exposition permanente du musée, les pièces ont été prêtées au prestigieux musée parisien dans le cadre « d’un long et complexe processus de conservation et d’approbation, impliquant de nombreux membres du personnel des deux musées », a indiqué le communiqué officiel du musée des Pays de la Bible à Jérusalem.