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Ignace Ephrem II dénonce un attentat contre une église en Syrie

Christophe Lafontaine
12 juillet 2019
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Dégâts après l’explosion d’une voiture piégée devant l'église Sainte-Marie à Qamichli (Syrie), le 11 juillet 2019 © abouna.org

Une voiture piégée a fait près de douze blessés le 11 juillet 2019 devant une église dans la ville de Qamichli. Le Patriarche syro-orthodoxe a dénoncé l’attaque et appelé les chrétiens à « rester » dans leur pays.


L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique, a fait savoir l’AFP. Une voiture piégée a explosé hier, en fin d’après-midi devant le portail de l’église syro-orthodoxe de Sainte-Marie dans le quartier à prédominance chrétienne d’al-Wasta, à Qamichli. Ville à majorité kurde au nord-est de la Syrie, située près de la frontière turque. L’Etat islamique dit avoir visé un rassemblement de « chrétiens hostiles », selon SITE Intelligence Group qui surveille les activités jihadistes, rapporte l’agence de presse française.

Il n’y aurait pas de morts et le bilan ferait état d’une douzaine de blessés. La télévision d’Etat syrienne évoque onze blessés. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a rapporté sept blessés, dont trois dans un état critique. Selon un chrétien local, rapporte l’agence catholique AsiaNews, le bilan aurait pu être beaucoup plus sérieux si les assaillants n’avaient pas fait d’erreur sur l’heure de sortie des fidèles, à la fin des vêpres. Quelques minutes plus tard, explique-t-il, cela aurait été « un massacre » avec plusieurs dizaines de morts.

Les dégâts sont finalement surtout d’ordre matériel. L’explosion a endommagé la façade de l’église ainsi que des immeubles voisins, selon un journaliste de l’AFP. Dans la même rue, se trouvent l’église arménienne Sourp Hagop (Saint Jacques) ainsi qu’une école arménienne qui ont subi des dégâts légers, a rapporté Armenews.

Les forces kurdes soutenues par les Etats-Unis contrôlent la majorité de la ville de Qamichli, alors que les forces gouvernementales syriennes dominent l’aéroport et la plupart des quartiers arabes. Tout au long du conflit qui déchire la Syrie depuis 2011, la ville a été le théâtre de combats entre l’armée syrienne et les miliciens kurdes ou d’attentats meurtriers revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).

« Une atmosphère d’angoisse et de désordre »

Dans un communiqué publié sur son compte officiel Facebook, le Patriarche syro-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, originaire de Qamichli et qui y a d’ailleurs été ordonné évêque en 1996, a déclaré que les prêtres et les fidèles de l’église étaient en sécurité. Et a souhaité un « prompt rétablissement » aux blessés.

Le patriarche Ignace Ephrem II Karim, a – en préambule de son communiqué signé hier – condamné cet « acte terroriste », visant à créer « une atmosphère d’angoisse et de désordre qui ébranle la sécurité, la stabilité et la coexistence dans la ville de Qamichli et dans toute la région. » Néanmoins, il a invité les chrétiens à « rester dans leur patrie historique ». Il a assuré dans son communiqué garder « l’espoir que la crise finira bientôt et que la paix et la sécurité reviendront en Syrie. » Lui-même, le 19 juin 2016, avait échappé de peu à un attentat-suicide à Qamichli, qui avait fait trois morts et cinq blessés lors d’une commémoration du génocide assyrien perpétré par l’armée ottomane entre 1914 et 1920.

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