« Nous appelons les médias à s’abstenir de décrire le christianisme sioniste comme « évangélique » », a déclaré le président du Conseil suprême des communautés évangéliques de Syrie et du Liban.
Se démarquer des ‘‘chrétiens sionistes’’, tel est bien le but de la déclaration officielle du révérend Joseph Kassab, relayée hier par l’agence Fides.
Les chrétiens évangéliques – a affirmé le chef religieux dans sa déclaration publiée le 14 septembre en arabe sur le site al-Nashra (géré par le Synode évangélique national de Syrie et du Liban) – ne peuvent être identifiés aux positions et aux choix de ceux qu’il a définis comme des ‘‘chrétiens sionistes’’. Dans sa bouche, il s’agit des chrétiens appartenant notamment à « certaines des Eglises évangéliques aux Etats-Unis qui croient en la théologie ‘‘théorique’’, ce qui les amènent à considérer l’établissement d’Israël comme un accomplissement des prophéties. »
Dans un souci de clarté, le président du Conseil suprême des communautés évangéliques de Syrie et du Liban, élu le 18 janvier 2019, rappelle que « les Eglises évangéliques du monde sont diverses dans leur théologie et leurs attitudes à propos de ce qui se passe autour d’elles. » Il n’est donc pas « correct », dit-il, de décrire comme évangéliques les délégations (notamment américaines) qui, dans leurs objectifs, soutiennent Israël. Il faut au contraire, martèle-t-il, indiquer qu’elles relèvent réellement du ‘‘christianisme sioniste’’.
Prenant ainsi ses distances avec ceux qui considèrent le retour de tous les juifs dans la Terre promise à Abraham comme une condition à remplir pour hâter la fin des temps et la Parousie (la seconde venue du Christ sur Terre dans sa gloire), le révérend Joseph Kassab rajoute qu’identifier les ‘‘chrétiens évangéliques’’ comme des représentants de groupes chrétiens occidentaux engagés à soutenir avec ferveur l’Etat d’Israël avec leur propre grille de lecture eschatologique, « peut induire en erreur les peuples de la société arabe et porter préjudice aux Eglises évangéliques de Syrie et du Liban », qui, en suivant leur foi, n’ont jamais manqué de manifester leur patriotisme et leur « soutien à la cause palestinienne », résume Fides.
Aussi, le révérend Joseph Kassab tient-il à souligner que « les Eglises évangéliques en Syrie et au Liban n’ont aucune autorité théologique, idéologique ou administrative » en dehors de leur pays de juridiction.
La communauté évangélique existe au Liban et en Syrie depuis le début du XIXème siècle avec l’installation de missionnaires des Etats-Unis et des îles Britanniques. Le Conseil suprême des communautés évangéliques en Syrie et au Liban a été fondé le 14 décembre 1937. L’organisation représente la plupart des Eglises évangéliques en Syrie et au Liban devant les autorités civiles des deux pays. Les trois principales composantes de ce Conseil sont le Synode des Eglises Evangéliques de Syrie et du Liban, l’Union évangélique nationale du Liban et l’Union des Eglises évangéliques arméniennes du Moyen-Orient.