La conférence des 25 et 26 juin à Bahreïn, impulsée par les États-Unis dans le but de résoudre le conflit israélo-palestinien avec un plan économique important, a eu comme contrepartie une nette réduction du financement des États-Unis pour l’UNRWA, comme cela avait déjà été le cas en 2018. L’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies, aide depuis plus de 70 ans les réfugiés palestiniens, qui sont aujourd’hui plus de 5,5 millions. Il s’agit de l’une des plus anciennes agences des Nations-Unies, créée en 1949 par l’Assemblée générale pour répondre aux besoins des personnes déplacées du conflit israélo-arabe. Mais depuis lors, depuis la nakba (“catastrophe”) de 1948, l’agence fondée pour faire face à une urgence liée à une guerre, est devenue l’une des institutions les plus anciennes du système des Nations-Unies. Après la Guerre des Six jours de 1967, le champ d’application de l’assistance aux Palestiniens s’est encore étendu aux résidents des camps de réfugiés ou dans d’autres communautés permanentes.
Les bénéficiaires de l’assistance de l’UNRWA sont les Palestiniens vivant en camps de réfugiés, ces portions de terres attribuées à l’agence par les pays hôtes, afin de fournir un hébergement et d’offrir des services. Il existe 62 camps en tout (58 officiels) répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Le statut de réfugié palestinien se transmet de père en fils. Le nombre de personnes assistées est passé d’environ 700 000 au début, à 5,5 millions. La demande de services augmente, la population également, et les conditions de vie se détériorent.
L’UNRWA dispense un enseignement dans 708 écoles, offre des soins médicaux, des infrastructures pour les camps, des services de microfinance, mais également des distributions de vivres en Syrie, avec une main d’œuvre presque exclusivement palestinienne composée de 32 000 personnes.
En Syrie, en guerre depuis 8 ans, il y a 438 000 réfugiés palestiniens (on en comptait 560 000 avant le conflit). Plus de la moitié d’entre eux ont dû être déplacés, 180 000 ont vu leurs maisons détruites ou endommagées. Certains camps de réfugiés comme celui de Yarmouk près de Damas, tristement devenu célèbre, ont été presque complètement détruits.
Le Liban, pays qui abrite le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population (presque 1 million de Syriens), accueille 29 000 réfugiés palestiniens qui ont fui la Syrie en plus des 475 000 enregistrés par l’UNRWA dans le pays.
La Jordanie est le pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés palestiniens : 2,24 millions, dont beaucoup possèdent également la citoyenneté jordanienne, ce qui facilite la vie dans le pays. A Gaza, 1,42 million de personnes sont enregistrées en tant que réfugiés et dépendent de l’assistance de l’UNRWA. Entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, 846 000 autres Palestiniens dépendent de l’aide de l’agence et subissent de plus en plus les restrictions imposées par le gouvernement israélien, en particulier dans les zones C et à Jérusalem-Est.
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L’UNRWA n’a pas de financement fixe, mais dépend de contributions volontaires versées par certains pays, des organisations internationales et, dans une très faible mesure, par des particuliers. Au cours de ces 10 dernières années, les États-Unis et l’Union européenne ont été les financeurs principaux de l’agence, suivis par le Royaume-Uni, la Suède et ces dernières années, par l’Allemagne et l’Arabie saoudite. L’Union européenne et ses 28 États membres, qui ont alloué un tiers du total des fonds en 2015, ont contribué à 50 % en 2018, alors que les États-Unis sont passés de 30 % à 5 %, provoquant ainsi un déficit budgétaire partiellement compensé par d’autres donateurs. Les dépenses moyennes par réfugié sont passées de 200$ en 1975 à 110$ aujourd’hui.
Après un nouvel appel lancé en juin 2019, la France a annoncé le versement de fonds supplémentaires (5 millions) pour aider l’UNRWA à faire face aux difficultés financières. Le Canada a de son côté promis la somme de 25 millions de $ canadiens pour cette année. La Suisse entend verser 1 million de $ en plus des 21 millions déjà versés en 2019. La Belgique en 2018 a versé 15 millions. ♦
PS. Fin juillet, des responsables étrangers de l’UNRwa étaient accusés de graves violations à l’éthique. Un scandale qui poussa plusieurs pays à suspendre leurs dons.
Dernière mise à jour: 08/04/2024 12:45