(g.s) Le Président de l’Autorité nationale palestinienne a annoncé le 26 septembre, depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, sa volonté de convoquer les électeurs palestiniens à de nouvelles élections. La date, a déclaré Mahmoud Abbas, devrait être fixée ces jours-ci, après son retour à Ramallah depuis New York. Le discours prononcé au Palais de Verre laisse des points obscurs : bien que ces dernières années, dans les territoires palestiniens, des élections municipales aient régulièrement eu lieu, le Parlement et le Président sont de fait sous un régime de prorogation. Les prochaines élections seront-elles politiques ou présidentielles ? Ou les deux ?
La dernière fois que le peuple palestinien est allé voter pour le Parlement, c’était en janvier 2006, et pour le Président, c’était en 2005. Les deux parties font partie de l’architecture institutionnelle de l’Autorité palestinienne, créée par les Accords d’Oslo de 1993, et devraient en principe durer quatre ans (ce délai n’a pas encore été respecté). La première législature du Conseil législatif palestinien – le Parlement – a débuté en 1996 et s’est achevée en 2006.
Au moment même où Abbas a fait connaître ses intentions, il a également pointé du doigt les obstacles possibles : « J’appelle l’Onu et toutes les organisations internationales concernées à contrôler ces élections et je demanderai des comptes à tous ceux qui pourraient tenter de les empêcher d’avoir lieu à la date déterminée ». Serait-ce le signe que même Abou Mazen ne croit pas vraiment que ce sera le bon moment pour exprimer le vote démocratique en Palestine, déjà annoncé à plusieurs reprises comme imminent ces dernières années ?
Les autres thèmes à l’ordre du jour
L’intervention du Président des Nations unies, âgé de 84 ans, a abordé d’autres questions et réitéré des positions déjà connues : les dirigeants palestiniens sont prêts à négocier avec Israël, mais ils affirment qu’ils ne trouvent aucun interlocuteur crédible ; la main palestinienne reste tendue envers ceux qui veulent la tenir, mais sans que cela implique de renoncer au droit de plaider leur cause ; la solution de deux États souverains en Terre Sainte (Israël et la Palestine côte-à-côte) reste valable ; la politique de l’administration Trump a calqué les positions américaines sur les positions israéliennes, faisant de Washington un médiateur peu fiable pour les Palestiniens qui appellent à une initiative de la communauté internationale élargie.
Enfin – a déclaré Mahmoud Abbas – tous les accords conclus entre l’OLP et Israël tomberaient si le prochain gouvernement israélien réalisait l’intention déclarée par Benjamin Netanyahu – à la veille des élections du 17 septembre – d’annexer certains des territoires palestiniens aux frontières avec la Jordanie et les zones occupées par des colonies de peuplement en Cisjordanie.
Quelques heures avant le discours d’Abou Mazen à New York, le Premier ministre sortant Netanyahu à Jérusalem, avait reçu du président Reuven Rivlin la tâche d’essayer de former un nouveau gouvernement pour l’État hébreu.