Lors d’une inspection de routine, deux marchands (nombre communiqué par la presse israélienne) en provenance de Gaza ont été arrêtés lundi 7 octobre au poste-frontière de Kerem Shalom, un point de passage, à proximité de l’Egypte, entre Israël et la bande de Gaza. L’information a été annoncée par le Ministère israélien de la Défense via son compte Twitter.
Les autorités frontalières israéliennes ont en effet découvert 69 pièces de monnaie « très rares et de grande valeur culturelle » selon le Ministère, cachées dans le camion des deux fraudeurs palestiniens, transportant du textile à destination d’Israël et de la Cisjordanie.
Ces pièces de monnaies en argent, de l’époque hellénistique, ont été vraisemblablement – indique le ministère – frappées il y a 2 300 ans sous le règne d’Alexandre le Grand (356 av. J.-C. – 323 av.J.-C.) ou peu de temps après sa mort. D’après des modèles semblables, on peut reconnaître sur l’une des faces des pièces Zeus, tenant un sceptre et un aigle.
Certaines d’entre elles ont été frappées dans la ville d’Amphipolis, une cité grecque d’Edonie en Macédoine orientale qui fut l’un des points de départ des campagnes militaires d’Alexandre en Asie. A la mort duconquérant, son empire recouvrait toute une partie du Moyen-Orient, dont la plupart du territoire correspondant aujourd’hui à l’Egypte moderne, Israël, Gaza et la Cisjordanie.
Les inspecteurs de la sécurité du passage de Kerem Shalom ont confisqué aux passeurs les pièces transportées illégalement et lesont transférées à l’unité d’archéologie de l’Administration civile, une unité du ministère de la Défense d’Israëlqui fait partie du Cogat, l’organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens. On ne sait pas encore ce que les autorités ont l’intention de faire avec les pièces confisquées. La presse indique d’autre part que les deux coupables ont été transférés aux autorités compétentes pour interrogatoire.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel fait se produit. Le 9 novembre 2018, un Palestinien de Gaza, la quarantaine, avait tenté aussi de faire passer en contrebande depuis l’enclave palestinienne deux rares pièces de tétradrachme (ou de quatre drachmes) frappées à Babylone et à Ampipholis (comme les 69 saisies lundi dernier) entre 323 et 325 av. J.-C., pendant les dernières années du règne d’Alexandre le Grand. Des gardes israéliens au passage d’Erez à la frontière nord entre Israël et Gaza avaient alors pu mettre la main sur les deux pièces, qui avaient été dissimulées au milieu d’un sac de pièces d’un shekel israélien actuel.
En juillet 2017, un Palestinien a été aussi attrapé alors qu’il tentait d’entrer en Israël avec quatre pièces provenant également de la période d’Alexandre le Grand. Les pièces montrent Héraclès d’un côté, et Zeus assis de l’autre, tenant là aussi un sceptre et un aigle. Selon le Times of Israel, dans un article écrit à l’époque, « les pièces seraient entrées dans la bande de Gaza en passant par l’Egypte, et devaient être vendues en Israël ». « Il est difficile d’estimer la valeur de ces pièces, car beaucoup de facteurs entrent en jeu, mais elles pourraient être de plusieurs milliers de dollars», avait alors expliqué le journal israélien en ligne.