Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

L’École Biblique de Jérusalem, une école d’archéologie française qui a cent ans

Christian Media Center
22 novembre 2019
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable

L'École biblique et archéologique française de Jérusalem entre dans les célébrations de son centenaire.


Très peu de bâtiments, et autour beaucoup de nature où surgissent aujourd’hui des quartiers surpeuplés. Ce sont les premières images de l’École biblique de Jérusalem, entourée d’un panorama aujourd’hui disparu, au nord de la vieille ville. Ici, à la fin des années 1800, les pères dominicains français ont donné naissance à l’un des plus importants centres consacrés à l’étude de la Bible et à l’archéologie de la Terre Sainte, officiellement reconnue comme une école d’archéologie française il y a cent ans. La mémoire de plus d’un siècle d’activité est contenue dans une photothèque spéciale.

  1. JEAN-MICHEL DE TARRAGON, op Responsable de la photothèque de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. « L’École biblique, en tant qu’école et institut de recherche, a été fondée en 1890 par le père Lagrange. Cette propriété avait été achetée 8 ans plus tôt par d’autres Dominicains: ce n’est donc qu’après 8 ans de présence à Jérusalem qu’ils décidèrent de la dédier à l’étude de la Bible et de la Terre Sainte, reliant ainsi entre eux la terre et ses documents. C’est toute la collection des négatifs photographiques en verre de l’École biblique. » Il y a 40 000 photographies, prises (ou recueillies) à des fins d’étude, conservées dès le départ avec une précision absolue et entièrement numérisées au cours des dernières années. En parcourant ces archives si riches, il n’est pas difficile de trouver des documents précieux.
  2. JEAN-MICHEL DE TARRAGON, op Responsable de la photothèque de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. « Ici vous pouvez voir la construction de la nouvelle porte. C’est vraiment une photo unique, nous sommes les seuls à la posséder. La municipalité turque a décidé de créer une nouvelle porte pour la vieille ville de Jérusalem, qui a ensuite pris le nom de « Nouvelle Porte » ou « Porte Neuve ». Elle a donc dû abattre une partie des murs. L’étape suivante a été l’achèvement de la porte, comme on le voit ici. Nous avons ensuite été les premiers, en 1908, à entreprendre une croisière d’étude avec des étudiants et des professeurs sur la mer Morte. Ou encore, nous sommes célèbres pour les recherches archéologiques menées à Qumran, sur les rouleaux de la Mer Morte. » Les intervenants d’une conférence organisée pour célébrer cet anniversaire important nous expliquent ce que l’École biblique, toujours en lien étroit avec l’État français, représente aujourd’hui.
  • DOMINIQUE TRIMBUR Chercheur associé au Centre de recherche français à Jérusalem « Une combinaison intéressante d’intérêts religieux, nationaux et même patriotiques. Aujourd’hui, l’École biblique est une réalité très moderne, progressiste et nécessaire, et pas seulement pour la France. »
  • MICHEL ZINK Académie de France « Cette présence ancienne, savante, tolérante est importante à la fois pour la science et pour les pays, ce pays et les pays qui nous entourent. Parce que l’archéologie dans toute cette région si agitée est tellement menacée, à une époque précisément où l’on fait des découvertes tellement importantes, et les études bibliques sont tellement importantes à une époque où le heurt entre les communautés qui devraient se réclamer du même texte. »
  • JEAN-JACQUES PÉRENNÈS Directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem « Il était très important que l’Ecole biblique de l’époque soit reconnue en 1920 en tant qu’école d’archéologie française de Jérusalem (car c’était une époque où la situation politique dans la région était en train de changer, l’empire ottoman s’était effondré) afin que d’autres nations puissent diriger des recherches archéologiques. En un siècle, nous avons obtenu de nombreux résultats en archéologie et en études bibliques. Nous voulons maintenant poursuivre notre mission, en formant mieux les professeurs et les universitaires. »

Le numéro en cours