C’est un français de 61 ans qui vient d’être nommé représentant du Saint-Siège en Egypte, a annoncé hier après-midi un communiqué de la salle de presse du Vatican.
La nonciature du Saint-Siège en Egypte a été établie le 28 mai 1839.
Mgr Nicolas Thevenin a aussi été accrédité auprès de la Ligue des Etats arabes, organisation créée en 1945 qui compte aujourd’hui vingt-deux Etats membres, dont l’Autorité palestinienne, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, la Syrie.
Il succède à Mgr Bruno Musarò, qui a été nommé le 29 août 2019 nonce au Costa Rica.
Le nouvel ambassadeur du Saint-Siège en Egypte est né le 5 juin 1958 à Saint-Dizier dans la Haute-Marne, dans l’est de la France. Selon la biographie du portail de l’Eglise catholique en France, après avoir effectué des études de commerce (Ecole nationale de commerce à Paris ; Institut commercial de Nancy), il a été ordonné prêtre au sein de la Communauté Saint-Martin le 4 juillet 1989 en étant incardiné à Gênes (Italie). Canoniste de formation, il a rejoint les services diplomatiques du Saint-Siège le 1er juillet 1994.
Il a travaillé successivement en tant que secrétaire de nonciature en Inde et au Népal, puis en 1996 au Congo, en 1999 en Belgique et Luxembourg, et en 2000 au Liban pour deux ans. Il fut ensuite nommé conseiller de nonciature en 2002 à Cuba et en 2005 en Bulgarie, puis a rejoint en 2005 la Secrétairerie d’Etat au sein de la section pour les relations avec les Etats et en 2006 le secrétariat particulier du cardinal-Secrétaire d’État Tarcisio Bertone.
En 2009, il fut nommé protonotaire apostolique participant (officier du Saint-Siège qui reçoit et expédie les actes des consistoires publics). Et en janvier 2013, Mgr Nicolas Thevenin, est consacré par Benoît XVI évêque et nommé nonce apostolique au Guatemala, jusqu’à aujourd’hui.
Une mission diplomatique teintée d’interreligieux
Mgr Thevenin rejoint un pays dirigé par un président, Abdel Fattah al-Sissi, qui n’hésite pas à se présenter comme un défenseur des Chrétiens. Dans ce pays très majoritairement musulman (la part des Chrétiens représente peu ou prou 10% de la population), les Catholiques égyptiens y sont vus comme « la minorité de la minorité » chrétienne du pays.
Le pape François avait reçu au Vatican le président égyptien en novembre 2014. Le pape avait alors exprimé le souhait que les garanties de protection des droits de l’Homme et de liberté religieuse inscrites dans la nouvelle Constitution permettent que soit affermie la coexistence paisible de toutes les composantes de la société, et que le chemin vers le dialogue interreligieux se poursuive.
Les échanges avec l’islam influenceront ainsi forcément la mission du nouveau nonce. « Si ces contacts relèvent plus du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux que la diplomatie pontificale en tant que telle, ils s’intègrent aussi dans une géopolitique du Saint-Siège dont les nonces sont les relais auprès des institutions politiques et des Eglises locales », rappelle Vatican News. Pour mémoire, le Saint-Père s’était rendu en avril 2017 en Egypte dans le but de promouvoir la paix et la concorde entre Musulmans et Chrétiens.
Depuis, le Saint-Siège s’est notablement engagé à poursuivre le développement d’un dialogue avec la prestigieuse autorité musulmane al-Azhar, au Caire. Le 4 février dernier, le pape François et l’imam d’al-Azhar Ahmed al-Tayeb ont d’ailleurs signé une déclaration commune sur la fraternité, insistant sur le dialogue et l’égalité des droits.
Outre la situation du Moyen-Orient, qui sera aussi bien évidemment au centre de la mission du nouveau nonce en Egypte et auprès des pays de la Ligue arabe, la question de l’œcuménisme qui n’est pas non plus directement de l’ordre de la diplomatie, influencera sans doute également la mission du nonce. Elu le 13 mars 2013, le pape François avait reçu le 10 mai 2013, au Vatican, le patriarche des Coptes orthodoxes Tawadros II, en fonction depuis le 4 novembre 2012. Il s’agissait du premier déplacement à l’étranger du primat copte orthodoxe. Lors de la rencontre au Vatican, le pape François avait évoqué « un œcuménisme de la souffrance », dont les Chrétiens font l’expérience en Egypte.