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Egypte : « rare » découverte d’un buste de Ramsès II

Christophe Lafontaine
17 décembre 2019
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Premier buste en granit rose de Ramsès II portant sur sa tête le Ka - symbole de l'ensemble des énergies vitales animant les dieux et les hommes. ©Ministère égyptien des antiquités

Un buste de Ramsès II, qui serait le pharaon de l’Exode hors d’Egypte des Hébreux, a été découvert au début du mois au sud du Caire. La statue est rare car sculptée avec le symbole Ka de la mythologie égyptienne.


Le ministère égyptien des antiquités l’a présenté comme « rare », mercredi 11 décembre.  Il s’agit du premier buste en granit rose de Ramsès II arborant, sur sa tête couverte d’une perruque, le Ka. C’est là un type de statues égyptiennes anciennes destinées à fournir un lieu de repos pour le Ka, force vitale ou double spirituel de la personne (humaine ou divine) après sa mort.

Les bras levés pliés à angle droit sur la tête sont le signe du Ka et symbolisent le côté immortel. Le Ka continue de vivre dans la tombe grâce au culte funéraire et aux offrandes alimentaires.

Dans le communiqué du ministère, Mostafa Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, a déclaré qu’auparavant, seule une statue en bois avec la même symbolique du Ka avait été découverte. Elle représente Hor Ier, 15ème roi de la IIIème dynastie de l’Egypte antique. L’artéfact, retrouvé à Dahchour en Egypte, se trouve aujourd’hui au musée du Caire.

Tandis que le buste de Ramsès II a été placé dans le musée en plein air de Mit Rahina près de l’ancienne capitale de l’Egypte, Memphis, à 30 km au sud du Caire.

La statue est bien préservée malgré des dommages visibles près de la bouche et du nez. Elle a été retrouvée par les équipes du ministère égyptien des antiquités, lors de fouilles commencées au début du mois.

Identification certaine

Le dos du buste en granit est recouvert d’anciens hiéroglyphes. Le nom Ramsès II y est d’ailleurs gravé sous la titulature qui lui est associée : « Ka Nakht Mari Maat ». Ce qui signifie « Taureau victorieux aimé de Maat », note le communiqué. A noter que le Ka est bien cité. Et que le mot Maat est la personnification de la vérité, de la justice et de l’ordre cosmique.

Ramsès II (1304-1213 av. J.-C.) est le troisième et l’un des plus célèbres pharaons de la XIXe dynastie qui régna de 1279 av. J.-C. jusqu’à sa mort.

En raison de son règne de 66 ans, long et fort de plusieurs grandes victoires, il est souvent appelé Ramsès le Grand. Il serait mort à l’âge de 90 ans et a été enterré dans la nécropole thébaine sur la rive ouest du Nil face à Louxor. Outre les grandes guerres qu’il a menées avec les Hittites et les Libyens, il fut un souverain bâtisseur. Il a notamment laissé derrière lui de grandes villes et d’imposants monuments et temples comme les deux d’Abou Simbel dans le sud de l’Egypte.

Ramsès II est souvent considéré comme le pharaon de la sortie d’Egypte des Hébreux. Même si aucune preuve archéologique, ni aucun document ne l’atteste. Aussi le Livre de l’Exode dans la Bible ne le nomme-t-il pas précisément.

Des blocs de granit liés à un temple ?

La mission archéologique du ministère égyptien des antiquités a également mis au jour une collection d’énormes blocs de granit rouge et de calcaire gravés de scènes représentant Ramsès II lors du rituel religieux Heb-Sed. C’était une fête de jubilé célébrée traditionnellement à partir de la trentième année de règne d’un pharaon. Une cérémonie destinée à renouveler sa force physique et son énergie surnaturelle.

Dans la mythologie égyptienne, c’est Ptah, le démiurge de Memphis, dieu des artisans et des architectes qui est le maître des jubilés. Les chercheurs suggèrent que ces blocs de granit puissent très vraisemblablement être considérés comme faisant partie du temple dédié au dieu Ptah, qui se trouve sur le site de Mit-Rahina.

D’après la presse égyptienne, il est prévu que les fouilles se poursuivent in situ.

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