Des fragments colorés de mosaïques ont été découverts dans les hauteurs du Golan sur le site d’une rare synagogue de l’époque romaine mise au jour en 2014. Un communiqué de presse de l’université de Haïfa (Israël) daté du 3 décembre en a fait part.
Les sols des salles latérales de la synagogue de Majdulia étaient donc décorés de motifs géométriques tandis que la salle principale était ornée de motifs plus complexes et plus riches. Il ne reste de ces dernières que des représentations de pattes d’animaux et d’oiseaux, dont l’identification des espèces n’est pas possible. Cela s’explique par le mauvais état de conservation des tesselles ainsi que leur petit nombre.
Le directeur des fouilles, Mechael Osband, de l’Institut d’archéologie Zinman de l’Université de Haïfa, a déclaré que les mosaïques découvertes sur le site de Majdulia remontaient au IIIème siècle ap. J.-C. et que très peu d’informations de cette période étaient disponibles sur la présence juive dans le Golan et d’ailleurs sur l’ensemble de la Terre Sainte.
Mechael Osband rappelle que la ville antique de Majdulia a probablement été établie à une période contemporaine de la chute du Second Temple de Jérusalem, en 70 ap.J.-C. Avant la découverte de la synagogue de Majdulia il y a cinq ans, la théorie dominante indiquait pourtant que la présence juive dans le nord du pays avait cessé après la Grande Révolte (entre 66 ap. J.-C. et 73 ap. J.-C.) et la chute en 67 ap. J.-C. de Gamla – la Massada du Nord. Il n’en a été finalement rien et le site aurait même subsisté jusqu’à la fin du IIIème siècle.
Combinaison de styles
Les mosaïques qui viennent d’être découvertes dans l’ancienne synagogue rectangulaire de 13 mètres sur 23 indiquent non seulement que la communauté juive a perduré mais aussi qu’elle avait pris soin de décorer ses espaces publics. Selon Mechael Osband, les mosaïques de la synagogue de Majdulia sont peut-être la preuve que le bâtiment a subi une transformation dans sa destination de salle d’étude en salle de prière.
En effet, explique-t-il dans le communiqué de l’université de Haïfa, « nous savons que les synagogues de la fin du Second Temple étaient principalement utilisées comme lieu d’étude de la Torah » et que « les synagogues de la fin de la période romaine et plus particulièrement de la période byzantine étaient utilisées comme lieu de prière, sorte de ‘petit temple’. Elles étaient donc beaucoup plus luxueuses et il n’était pas inhabituel d’inclure des mosaïques de fantaisie ».
Ce qui permet à l’archéologue d’ainsi conclure que la structure de la synagogue de Majdulia présente « une combinaison intéressante entre la continuation d’une tradition issue des synagogues du Second Temple – par exemple, sous la forme de la disposition des sièges et dans le style sans ornements – et de nouveaux éléments qui, avec le temps, sont devenus courants dans les salles de prière, comme la mosaïque aux couleurs vives représentant des animaux. »
Pour l’archéologue, la synagogue de Majdulia fait partie des plus anciens vestiges découverts à ce jour qui indiquent que dès le IIIème siècle, « les synagogues ont commencé à subir cet important changement de conscience».