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Deal du siècle – Mgr Pizzaballa renvoie les chrétiens à leurs responsabilités sur le chemin de la paix

Marie-Armelle Beaulieu
30 janvier 2020
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©Nadim Asfour/CTS

Hier, mercredi 29 janvier, lors de la prière pour l’Unité des chrétiens, Mgr Pierbattista Pizzaballa a évoqué sans le nommer le “Deal du siècle” présenté par le président Trump la veille. Il a également pointé la responsabilité des chrétiens sur le chemin de la paix.


On sait de Mgr Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarcat latin (ndlr : catholique romain), de Jérusalem, qu’il n’aime guère mêler la politique au spirituel. Non pas qu’il rechigne à prendre position mais il préfère plutôt, en féru bibliste, se référer à l’ecclésiaste  « Il y a un temps pour tout ».

Hier pourtant, alors que l’église concathédrale et son évêque accueillait la prière pour l’unité des chrétiens, l’administrateur apostolique a ajouté un paragraphe à sa méditation sur l’exemple que pourrait donner Jérusalem en fait de rapprochement entre chrétiens : « Nous ne pouvons pas simplement nous regarder, comme si nous étions les seuls. Au lieu de cela, nous devons regarder le monde dans lequel nous nous trouvons. »

Sans le nommer, l’évêque a fait une claire allusion au « Deal du siècle » présenté la veille par le président américain Donald Trump. En des termes différents de ceux du communiqué déjà publié par l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte, Pizzaballa réitérait la fin de non recevoir des chrétiens au plan de paix. « Nous voulons, en tant que communauté chrétienne, ensemble, nous faire une voix libre pour les droits de ceux dont les droits sont bafoués. »

Pour autant dans le cadre de la prière pour l’unité des chrétiens et donc la reconnaissance que cette unité n’est pas gagnée, dans le contexte géopolitique, l’évêque n’exonérait pas les fidèles de leurs responsabilités dans le déni des identités . « Notre société a toujours été culturellement et religieusement pluriforme. Pourtant, aujourd’hui, nous participons au refus de reconnaître cette diversité, où chacun a sa dignité et ses droits. »

Un message à peine voilé à la communauté chrétienne palestinienne qui attend d’Israël et des juifs ce qu’elle n’est pas toujours prompte à lui reconnaître. « Nous ne pouvons pas prier pour réconcilier les divisions entre nous, sans reconnaître également la division dans ce pays, le refus de nous accueillir et de nous reconnaître comme des personnes qui y vivent, avec dignité et justice. » poursuivait le prélat qui poursuivait : « Nous ne pouvons pas rester silencieux. Il est de notre devoir de dire: non, ce n’est pas le chemin. Cette façon n’apportera que violence et haine. »

Avec habileté et devant des fidèles chrétiens venus prier, l’évêque faisait d’une pierre deux coups. Il affirmait que le deal du siècle n’est pas acceptable parce qu’il bafoue le droits des uns mais il invitait résolument les chrétiens à considérer  leurs propres attitudes de déni de justice et de droits.

En conclusion c’est à la réconciliation entre chrétiens et bien au-delà qu’il invitait l’assemblée. « Que le Seigneur Jésus, aujourd’hui encore, pour notre petite communauté de croyants en Christ, soit le pain qui donne de la force dans ce chemin difficile mais nécessaire de réconciliation et soit une source de lumière et d’espérance pour tous. »

Un autre chemin est tracé.

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Texte intégral de la méditation en anglais ici.

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