(G.S.) – En Terre Sainte aussi, le niveau d’alerte a été relevé pour lutter contre le Covid-19, généré par un coronavirus détecté pour la première fois en Chine en décembre dernier et qui se diffuse dans le monde entier.
La situation est claire. En Israël, au 26 février, deux personnes restaient touchées par le coronavirus. Elles faisaient partie de passagers embarqués sur le Diamond Princess – mis « en quarantaine » dans le port japonais de Yokohama depuis le 3 février – et elles ont été rapatriées, avec neuf autres, sur un vol spécial vendredi 21 février. Quatre autres Israéliens infectés sur le navire sont hospitalisés au Japon.
L’un d’eux, considéré comme guéri, est rentré en Israël le 26 février au matin et a pu embrasser ses proches à l’aéroport de Ben Gourion. Cependant, son état de santé sera maintenu sous contrôle pendant quelques jours.
Sonnette d’alarme depuis Séoul
Les mesures les plus drastiques ont été prises en Israël le dimanche 23, après que la Corée du Sud a appris qu’au moins neuf pèlerins catholiques sud-coréens, de retour d’un pèlerinage en Terre Sainte, avaient été infectés par le coronavirus. Sur son site Internet, le ministère israélien de la Santé a annoncé tous les mouvements du groupe qui ont suscité des inquiétudes, afin de permettre à ceux qui l’avaient rencontré de vérifier soigneusement leur état de santé. Dans la matinée du lundi 24, le quotidien The Korea Herald rapportait que le nombre de pèlerins revenant de Terre Sainte et positifs au diagnostic du Covid-19 était passé à 39. Dans toute la Corée du Sud, le nombre de cas constatés était de 1261 à la date du 26 février ; 12 décès ont été comptabilisés.
Dimanche 23 février, les autorités israéliennes ont créé un centre national de contrôle d’urgence et mis en quarantaine au moins 200 personnes qui sont entrées en contact avec les Sud-Coréens touchés par le coronavirus. Le ministère de la Santé a rappelé aux citoyens que violer la prescription de quarantaine est une infraction pénale. La loi israélienne la punit d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 7 ans si la quarantaine est intentionnellement violée et jusqu’à 3 ans si la violation résulte d’une négligence.
L’Autorité palestinienne a également invité les personnes qui sont entrées en contact avec le groupe de pèlerins sud-coréens précité à se mettre en quarantaine et à contacter les services de santé. A ce jour, les autorités palestiniennes n’ont signalé aucune contagion dans les Territoires, mais les hôpitaux sont en pré-alerte.
Au terminal de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Egypte, des caméras infrarouges ont été installées pour détecter à distance la température corporelle. Des petites unités d’isolement attendent toute personne éventuellement infectée.
Depuis samedi 22 février, Israël a bloqué les vols en provenance de Corée du Sud et, en quelques jours, l’Etat a organisé le rapatriement des groupes coréens qui circulaient encore dans le pays via des vols charters. Plus de 600 personnes ont été rapatriées pour la seule journée du dimanche 23.
Les limitations introduites en Israël
Les étrangers qui sont passés en Corée du Sud et au Japon au cours des 14 derniers jours ne pourront pas entrer en Israël. Avec la propagation de l’épidémie depuis Covid-19, Israël avait déjà bloqué l’accès au pays pour les résidents de Chine, Hong Kong, Thaïlande, Singapour et Macao.
Dans la soirée du 26 février, le ministère de la Santé a déconseillé les Israéliens d’effectuer tout voyage à l’étranger n’étant pas absolument nécessaire, compte tenu du fait que le coronavirus se propage maintenant dans diverses parties du monde. Quiconque est revenu d’Italie après le 16 février doit être isolé. La propagation en Israël semble également inévitable, mais les autorités sanitaires ont l’intention de tout faire pour la contenir.
Mesures de précaution supplémentaires : tous les participants étrangers au marathon de Tel Aviv prévu le 28 février en ont été exclus ; par mesure de précaution aussi, tous les déplacements des groupes scolaires israéliens prévus dans les camps d’extermination nazis en Pologne ont été suspendus. Au cours des derniers jours de la campagne électorale, le Premier ministre Benjamin Netanyahu évite les poignées de main en marge des rassemblements et des réunions publiques. La suspension des conférences internationales prévues en Israël est à l’étude.
La situation, comme en témoigne le cas italien, évolue rapidement. Jusqu’au jeudi 20 février, l’Organisation mondiale de la santé n’a signalé qu’un seul cas de contagion en Egypte. Rien d’autre à signaler en Méditerranée orientale. Mais samedi dernier, un cas est également apparu au Liban (il s’agit d’une femme de 45 ans rentrant d’Iran) et les données devront probablement être mises à jour.
Dans la soirée du 24 février, faisant écho au ministre de la Santé Yaacov Litzman, le ministère des Affaires étrangères de l’Etat hébreu a invité les Israéliens à se rendre dans le nord de l’Italie uniquement si cela était strictement nécessaire. Cependant, aucune interdiction explicite n’a été imposée.
La Jordanie tient à l’écart les Jordaniens
Le Royaume hachémite de Jordanie a décidé le 24 février de refuser l’accès aux citoyens italiens qui n’ont pas quitté leur pays au cours des deux semaines précédant leur arrivée en Jordanie. La même décision s’applique aux voyageurs en provenance de Chine, de Corée du Sud et d’Iran. Les citoyens jordaniens qui rentrent chez eux de l’un des quatre pays seront mis en quarantaine. A ce jour, aucun cas de Covid-19 n’a été signalé en Jordanie.
Lundi 24 également au Liban, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a assuré que toutes les mesures responsables avaient été prises à l’aéroport de Beyrouth en consultation avec l’Organisation mondiale de la santé. Une attention particulière est accordée aux vols en provenance d’Iran et d’Italie. Les forces d’interposition des Nations unies (Unifil), stationnées dans le sud du pays, ont également pris des mesures de précaution pour protéger leurs 11 000 hommes, dont le contingent italien.
Le ‘stop’ de l’Arabie saoudite
Le 27 février, on apprenait que l’Arabie saoudite avait décidé de bloquer l’arrivée des pèlerins étrangers dans les lieux les plus sacrés de l’Islam : La Mecque, Médine et d’autres lieux de pèlerinage. Décision attendue après que depuis Qom, une ville sainte pour les chiites en Iran, le virus s’est propagé aux pays voisins, via des pèlerins porteurs de l’infection. Les autorités limitent également la sortie des Saoudiens vers les pays voisins, limitant la libre circulation : les cartes d’identité ne suffiront pas pour franchir les frontières.