Amulettes, figurines, vases, sarcophages, tombes nobles et sacerdotales des dieux Thot et Horus. Cette collection funéraire, vieille de 3000 ans, exhumée à 300 km du Caire en Egypte, a été rendue publique le 30 janvier.
Rien de mieux pour promouvoir les découvertes archéologiques, et relancer le tourisme en Egypte. Le ministère des Antiquités du pays vient d’annoncer, le 30 janvier dernier, les résultats de fouilles en cours sur le site d’al-Ghoreifa, dans le gouvernorat de Minya, en Moyenne-Egypte, à 300 km au sud du Caire.
Al-Ghoreifa se trouve dans le Tounah el-Gebel. C’était la nécropole de la ville d’Hermopolis Magna. Edifié en l’honneur du dieu Thot, Tounah el-Gebel regorge de salles souterraines abritant près de quatre millions de momies.
Avec la dernière découverte, ce ne sont pas moins de 16 tombes principales, vieilles de près de trois millénaires, qui ont été mises au jour grâce à une mission archéologique égyptienne.
Le Dr Mustafa Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, a expliqué dans un communiqué que « les tombes sont remplies d’une vingtaine de sarcophages et cercueils de différentes formes et tailles, dont cinq sarcophages anthropoïdes en calcaire et gravés de textes hiéroglyphiques, et cinq cercueils en bois en bon état de conservation, dont certains sont ornés des noms et titres de leurs propriétaires. »
Ces tombes abritent quelques dépouilles d’importants dignitaires égyptiens et de plusieurs grands prêtres du dieu Thot. Cette divinité égyptienne, au corps d’homme et à la tête d’Ibis, était considérée comme l’inventeur de l’écriture, de la comptabilité et de toutes les autres activités intellectuelles.
Un exceptionnel sarcophage en pierre dédié au dieu Horus
L’un des sarcophages en pierre est dédié au dieu Horus, à la tête de faucon, fils d’Isis et Osiris. Il était le dieu protecteur du pharaon. Dieu de la royauté donc et du ciel – le soleil et la lune étaient ses yeux -, il était l’une des divinités les plus importantes de l’Egypte ancienne.
Les archéologues ont dépoussiéré une représentation gravée à même la pierre du sarcophage de la déesse Nout, mère de tous les astres, qui étend ses ailes sur tout le sarcophage.
Les archéologues ont par ailleurs découvert 10 000 ouchebtis – statuettes formant une partie importante du mobilier funéraire – en faïence bleue et verte. Ces figurines représentaient les serviteurs funéraires qui devaient répondre à l’appel d’Osiris, souverain du monde de l’au-delà que nul ne peut rejoindre s’il n’a pas pratiqué la justice et la vérité durant sa vie terrestre. Les ouchebtis devaient remplacer le mort dans les travaux des champs de l’au-delà.
Sept cent amulettes de différentes tailles et de divers matériaux ont également été retrouvées. L’une d’elle est en forme de cobra ailé (dont la mue est assimilée aux symboles de renouveau) et d’autres en forme de scarabée et en or pur. Les scarabées étaient associés au dieu Khépri (le soleil en devenir). On comprend là aussi l’importance de ce symbole de la renaissance du soleil dans les textes funéraires.
De nombreux récipients en poterie de différentes formes et tailles, qui étaient utilisés à des fins funéraires et religieuses, ont également été mis au jour. Parmi eux, huit vases canopes en calcaire destinés à accueillir les organes embaumés des défunts momifiés. Certains sont peints et portent des inscriptions montrant les titres de leur propriétaire. Huit autres vases de ce type, cette fois en albâtre, portent le nom d’une femme et d’un homme. D’autres vases en pierre, sans aucune inscription représentent les quatre fils d’Horus qui étaient les gardiens des organes momifiés du défunt(le foie, les poumons, l’estomac et les intestins).
Le but de ces vases était d’accompagner le défunt dans son voyage vers l’au-delà pour retrouver toute sa vitalité et son énergie dans la vie d’après.