Ici comme partout dans le monde, les photographes ont pris des milliers de photos plus stupéfiantes les unes que les autres.
Terre Sainte Magazine a fait sa sélection sur un seul critère.
Ce que vous verrez ne pouvait être photographié qu’ici.
Bethléem : la première église à fermer
La basilique de la Nativité a été la première église à fermer en Palestine le 5 mars.
Avec elle, toute la ville et tous ses citoyens entraient dans un implacable couvre-feu.
D’autant mieux respecté par les Palestiniens qu’ils luttaient contre un ennemi invisible et savaient pertinemment que leur système hospitalier ne saurait pas faire face à une crise de grande ampleur.
Pour la première fois depuis 1967
C’est la première fois depuis l’annexion de la ville par Israël que le Mur occidental est interdit d’accès aux juifs. Il y a d’abord eu la mise en place de distances sanitaires,
puis réduction du nombre de participants, puis autorisation d’accès aux seuls habitants de la Vieille ville.
Finalement, il a fallu se résoudre à interdire d’approcher ses pierres vénérées.
Depuis les mesures s’assouplissent doucement. La bénédiction des descendants de prêtres du Temple qui avait accueilli en octobre 70 000 hommes
ne fut autorisée qu’à 10 d’entre eux.
Les mosquées de l’esplanade fermées pour Ramadan
Elles ont été fermées complètement comme tous les lieux de culte le 25 mars.
Le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa n’accueillent plus que des hommes d’entretien. Sur les quelques vidéos qu’ils font, on voit les herbes folles trouver leur chemin entre les interstices des pierres sur l’esplanade où les oiseaux et les chats rivalisent de jeux.
Le Waqf a annoncé, dix jours avant le Ramadan, qu’elles ne rouvriraient pas avant la fin des célébrations.
Chaque vendredi durant le mois de jeûne des musulmans ce sont 200 à 250 000 personnes qui habituellement viennent y prier.
Prière interreligieuse
À deux reprises ont été organisées à Jérusalem des prières interreligieuses réunissant juifs, chrétiens, musulmans,
druzes et bahaïs – la première fois seulement pour ces derniers.
La première se déroula sur le toit de la Municipalité à l’initiative du maire Moshé Lion. Les représentants prièrent alors en silence.
La seconde fois dans la cour d’un hôtel, la prière fut prononcée ensemble, chacun dans sa langue. L’air de rien c’est un événement.
Et cette prière a été faite pour le monde entier.
Fêtes nationales confinées
Yom haShoah, Yom haZikaron, yom haTsmahout
les trois célébrations nationales de l’Etat hébreu tombaient cette année en avril.
Jour du souvenir de la Shoah, jour du souvenir des soldats tombés durant les guerres, jour de l’Indépendance.
Pour son 72e anniversaire, Israël les aura toutes vécues confinées.
Et misant sur les médias sociaux pour rassemblerles citoyens dans l’unité.
Incompréhension ultraorthodoxe
Coupée du monde et de ses trépidations par choix, la communauté juive ultra-orthodoxe n’a pas vu venir le virus.
Quand l’état israélien a commencé à lui imposer des restrictions, dont la fermeture des synagogues et des yeshivot (écoles talmudiques), la communauté y a vu une atteinte à ce qui fait son essence et a vu un prétexte étatique à lui nuire.
De nombreuses manifestations violentes ont opposé l’armée aux ultra-orthodoxes.
Finalement, les rabbins ont donné des consignes et le nombre de cas d’infection dans la communauté a eu raison des plus hostiles à l’État hébreu mais sans les réconcilier comme le montre cette étoile jaune sur un masque et les cris de Nazis à l’adresse des soldats.
Crise politique et manifestation socialement distancée
Israël est sans gouvernement depuis près d’un an. Benjamin Netanyahou (Bibi) assure la continuité de l’état.
Un 3e tour d’élections législatives a eu lieu début mars.
Les résultatsne sont guère plus clairs que lors des précédents scrutins.
Le Président Rivlin confie à Benny Gantz le soin de former un gouvernement. Il échoue.
Depuis le début Bibi, sous le coup de plusieurs inculpations pour corruption, n’a eu de cesse d’appeler à un gouvernement d’union pour faire face à la crise sanitaire et économique à venir.
Il l’obtient, le droit de manifester ayant toujours été maintenu même durant le confinement, des Israéliens descendent dans la rue pour demander la démission de Bibi accusé de mettre en péril la démocratie.
Ravitaillement au Saint-Sépulcre
Saviez-vous que les portes du Saint-Sépulcre n’ont été réouvertes quotidiennement qu’en 1848 ? Elles étaient fermées depuis 1187. Saladin a donné la clé à des musulmans qui percevaient un droit d’entrée dont les pèlerins devaient s’acquitter.
Ils entraient à 15h et n’étaient libérés que le lendemain à 9h.
Dans la basilique, ils étaient accueillis par les religieux qui vivaient à l’intérieur. Quand il n’y avait pas de pèlerins ou qu’ils n’arrivaient pas à payer, les religieux se faisaient ravitailler qui par la porte, qui par le balcon – d’où la présence de l’échelle sur la façade. En temps de pandémie, on renoue avec les vieilles habitudes.
Le symbole de la porte de Damas
Jusque fin avril, toutes les ruelles sont restées désertes.
Personne jamais n’avait vu cela.
Le moindre pas résonnait, on entendait les oiseaux.
Sur 0,86 km2 s’entassent plus de 30 000 habitants et pas âme qui vivent, pas même dans les premiers jours du Ramadan.
C’était impressionnant.
Quelques épiceries et marchands de fruits et légumes ont continué d’alimenter la ville. Mais on pouvait aller de la Porte de Jaffa au Saint-Sépulcre sans croiser personne.
Quelle expérience quand on l’a connue, ces dernières années bondée, au point d’être à peine praticable.
Ouvriers palestiniens de retour d’Israël
ls sont des dizaines milliers à entrer, plus ou moins légalement en Israël pour y travailler.
Employés à la journée.
Tandis que la crise sanitaire enflait en Israël, ils sont restés le plus longtemps possible jusqu’à ce que tous les secteurs d’activités où ils travaillent ferment. A leur retour en Palestine, les autorités locales n’avaient qu’une crainte : qu’ils arrivent contaminés.
Avant de pouvoir disposer de tests et de lieu de quarantaine obligatoire, les moyens employés pour les désinfecter étaient sommaires.
James le déconfiné par excellence
James ou Jacob.
Il a repris du poil de la bête depuis son accident vasculaire cérébral de l’année dernière.
Et il lui en faut de la force, depuis le début de la crise, James dort toutes les nuits dehors. Comme il va et vient sans masque, personne ne veut plus l’accueillir.
On le trouve le plus souvent aux abords immédiats du Saint-Sépulcre et le plus souvent devant la porte, en prière.
Il est notre vigie à tous et le voir, avec son air de Jésus un peu grassouillet “hanter” les abords de la basilique de la Résurrection ne manque jamais de nous faire sourire… Allez savoir pourquoi….
Dernière mise à jour: 06/03/2024 13:57