Je n’ai pas vu de mes yeux la Vieille ville déserte. Je n’ai pas entendu les pas des franciscains résonner dans la Via Dolorosa sans pèlerin. Je ne suis pas entrée dans le Saint-Sépulcre toucher le tombeau plus vide que jamais. Je n’ai pas senti l’encens de Pâques.
Mais j’ai vécu Pâques au Saint-Sépulcre par procuration grâce à Gali.
Gali Tibbon est une photographe indépendante (à tous les niveaux !). Israélienne, juive et agnostique, elle a photographié les célébrations des différentes Églises dans le Saint-Sépulcre pendant plus de 20 ans. Elle ne s’est pas contentée de prendre des photos, elle a lu énormément sur l’histoire du lieu et des communautés au point de devenir une spécialiste de la basilique de la Résurrection. Elle en connaît la grande histoire et de truculents détails.
Après les travaux de restauration de l’édicule en 2016-2017 elle croyait en avoir fait le tour. Sa nuit au tombeau, alors qu’il est ouvert durant les travaux, ont été une expérience très forte. Est-ce que tout lui paraissait plus fade depuis dans la basilique ? Une chose est sûre, le passage à la lumière froide des ampoules à basse consommation ont, dit-elle, ruiné l’atmosphère.
Gali s’est tournée vers l’Éthiopie et le sanctuaire de Lalibela, la légendaire cité monastique et ses onze églises taillées dans le roc. Elle devait y retourner quand le confinement l’a retenue à Jérusalem.
C’est notre passion commune pour la basilique qui nous a rapprochées.
Avec sa carte de presse elle peut aller partout. Grâce à son entregent, elle a été la seule photographe professionnelle autorisée à entrer dans l’Église à l’exception du Samedi saint des grecs-orthodoxes où d’autres l’avaient rejointe.
Durant les célébrations de cette Semaine sainte extra-ordinaire, elle m’a envoyé des photos, de courtes vidéos et quelques commentaires pour que je sente l’atmosphère. Elle a été mes yeux, mes oreilles et mon cœur battant. Et quand elle sortait de ces heures passées, portes closes, dans l’église, elle m’appelait et me racontait.
C’est cette collaboration autant que cette amitié qui permettent à Terre Sainte Magazine de vous montrer des photos aussi belles qu’inédites.
Merci aussi à Giovanni Malaspina qui travaille avec Béatrice Guarrera pour le site de la custodie de Terre Sainte. Merci également à Andrea Krogmann, journaliste de KNA, une agence de presse allemande catholique, et bien sûr à nos partenaires depuis des années Nati Shohat et l’équipe de Flash90.
Merci à tous ceux qui ont permis de réaliser ces pages « chaudes » malgré le confinement et ses inconvénients, les deux Claire, Émilie et Marc, Nelly.
Dernière mise à jour: 04/03/2024 16:46