Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Que serait la Best sans ses assistants?

Claire Riobé
8 juillet 2020
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Geoffroy, Pauline et Joseph ont poursuivi leur travail d’enrichissement du site de la Best à l’école biblique et archéologique de Jérusalem malgré le coronavirus.© MAB / CTS

Si la Best vous est aujourd’hui accessible en quelques clics, c’est en partie grâce aux nombreux jeunes universitaires qui se mettent au service du projet durant une année. Rencontre avec ces assistants, aussi discrets qu’irremplaçables. 


L’aventure de la Best, ils l’ont rejointe en septembre 2019 pour les uns, en janvier 2020 pour les autres, dans le cadre d’un partenariat de recherche entre l’École Normale Supérieure (ENS) et l’École biblique et archéologique française (Ébaf).

Ombline, une des quatre étudiants de l’échange, raconte : “Une de mes missions cette année a été d’illustrer en ligne la Best. Faire un travail en histoire de l’art d’abord : on m’a demandé d’enrichir la base de média en rentrant progressivement des œuvres d’art du monde de la Bible dans la rubrique ‘art visuel’ de la plateforme. Le but était de préparer l’application sur mobile de la Bible illustrée, qui sortira prochainement (voir page 42). J’ai aussi travaillé à l’illustration topographique de la Best en exploitant des photos des différents lieux de Terre Sainte, via la photothèque très riche de l’Ébaf.”

Séance de supervision autour de la Lettre d’information avec (pull rouge) le frère Jean Jacques Pérennès, directeur de l’ébaf et à droite le frère Olivier-Thomas Venard directeur du projet.© Best

 

Elle et Arthur, un autre étudiant de l’ENS, ont aussi travaillé à la relecture des textes et notes de synthèse mis en ligne. “Dans la Best, les lecteurs trouvent à la fois des notes de textes, associées à un passage biblique en particulier, et des notes de synthèse sur des thèmes plus généraux, propres à la Bible”, explique Arthur. “Personnellement, j’ai eu pour mission de revoir les notes de synthèse faites sur la Passion selon saint Matthieu, dont de nouvelles traductions ont été faites à partir de textes sources.” Les assistants se sont vu ainsi attribuer des missions sur mesure, selon les affinités et compétences de chacun. Arthur, linguiste de formation et intéressé par les langues sémitiques, a été chargé de la relecture de notes d’étymologie sur le nom de Jésus.

“J’ai aussi une passion pour le rap français et américain, lesquels sont très imprégnés de références bibliques et religieuses. Au début de mon stage le père Olivier-Thomas m’a invité à faire des propositions pour ajouter certaines pièces de rap sur la plateforme de la Best, et expliquer l’apport des rappeurs dans la tradition religieuse biblique. Un travail passionnant !”

L’idée n’est pas de revenir au texte originel, mais de comprendre ce que le texte biblique nous dit, à travers tous ses lecteurs successifs.

Ombline participe aujourd’hui à la traduction en français de la Bible latine, la Vulgate, telle qu’elle s’était développée au Moyen Âge. Un projet “extrêmement intéressant du point de vue de sa réception par le public, raconte-t-elle, car un des grands intérêts de la Best est de considérer que l’on comprend plus profondément le texte biblique a posteriori qu’à l’époque où il a été écrit. Le projet accorde une vraie importance à l’épaisseur de l’histoire et de la tradition depuis les évangélistes : l’idée n’est donc pas de revenir au texte originel, mais de comprendre ce que le texte biblique nous dit, à travers tous ses lecteurs successifs. On ne sépare pas la Bible de ses témoins au fil du temps en fait, c’est ça qui est beau.”

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Une des assistantes générales du projet, qui a désiré rester anonyme, explique de son côté : “Le gros avantage de la Best, selon moi, est son ambition de transmettre au public les résultats de la recherche scientifique, et d’être le pont entre ces deux mondes.” Ce que confirme Arthur : “Effectivement, c’est là où la Best a une réelle plus-value : elle rend accessible à tout un chacun des recherches très précises en la matière, sans décourager par sa technicité ou la densité des informations. Cette idée d’interface collaborative, qui rend facilement accessibles l’exégèse et la théologie, est vraiment une chance pour le public.”

La Best a une réelle plus-value : elle rend accessible à tout un chacun des recherches très précises en la matière, sans décourager par sa technicité ou la densité des informations.

Et la jeune femme de conclure : “Nous cherchons à montrer la richesse de l’implication du texte biblique dans la culture, dans la pensée, dans la langue. En fait, nous essayons de toujours penser la pluralité. La Parole de Dieu, à l’image de l’Église, a une dimension plurielle : nous sommes tous différents, et c’est une vraie richesse. Pour moi ce sont deux notions très importantes dans ce projet : la pluralité et la transmission vers le grand public, pour faire en sorte que la science et la connaissance ne restent pas réservées à un groupe de privilégiés.”

Dernière mise à jour: 08/03/2024 13:55

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