Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Joe Biden, nouveau style et nouvel espoir

Mgr David M. Jaeger ofm
10 novembre 2020
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Avec l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, la politique américaine au Moyen-Orient sera probablement plus équilibrée et capable de tenir compte des aspirations légitimes de toutes les parties impliquées.


L’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis d’Amérique laisse présager un changement de politique américaine à l’égard du Moyen-Orient, en particulier de la Terre Sainte, dans le cadre d’un rétablissement du respect des règles dans les relations internationales. On s’attend à une attention renouvelée aux demandes de toutes les parties intéressées ainsi qu’à une préférence pour la consultation et la collaboration avec l’Europe comme à un renforcement du rôle des instances internationales, à commencer par l’ONU et ses agences spécialisées. Tout d’abord, ce sera une question de « style », qui donnera alors de la substance. La recherche patiente de la paix entre les deux nations, qui ont leur patrie en Terre Sainte, pourra reprendre de manière ordonnée et cohérente, ne plus être remplacée par des gestes unilatéraux sensationnels, parfois même sans conformité avec le droit international. L’amitié avec Israël qui garantit la sécurité de l’État hébreu restera inchangée, mais les canaux de communication seront également rouverts avec le gouvernement palestinien. Ce dernier fera à nouveau confiance à la volonté des États-Unis de promouvoir une paix juste, véritablement dans l’intérêt des deux peuples.

Au niveau régional, l’administration Biden pourra à nouveau adhérer à l’accord des puissances avec l’Iran sur les questions nucléaires et en tout cas éviter – dans ce contexte comme dans d’autres contextes – une rhétorique inutilement combative.

Il ne faut pas s’attendre à ce que la nouvelle présidence américaine prenne des mesures immédiates et à grande échelle ; elle sera en mesure de le faire, mais pour le moment, il semble raisonnable de penser que pour elle la priorité serait de répondre aux graves défis en interne : développer et mettre en œuvre rapidement une stratégie plus efficace pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ainsi que de rétablir la pleine fonctionnalité de la réforme des soins de santé du président Barack Obama ; calmer les tensions idéologiques et raciales explosives qui se sont aggravées au cours des quatre dernières années ; restaurer les règles pour la protection de l’environnement, elles-mêmes soumises durant la même période à une érosion systématique ; puis reconstruire tout ce qui a subi des dommages. Mais déjà la perspective d’un engagement responsable de la part de Washington devra être mise à profit pour diverses remises en question et « recalibrages » par plusieurs acteurs de la région.

Outre la reprise de loyales relations avec les Palestiniens – en complément de l’amitié durable avec les Israéliens – la raison la plus importante pour garder l’espoir de progrès vers la paix en Terre Sainte résiderait dans l’amélioration significative, du reste prévisible, des relations entre les États-Unis et l’Union européenne. L’Europe est plus proche et donc, mais aussi pour des raisons historiques bien connues, potentiellement encore plus prête à s’engager en première ligne, surtout si elle est encouragée par l’Amérique.

Et quant aux préoccupations spécifiques des catholiques – de la liberté religieuse à la protection des Lieux Saints – il est certainement rassurant de savoir que Joe Biden est un fidèle catholique ; il sera le deuxième président catholique des États-Unis, après John F. Kennedy. Le rôle traditionnel de l’épiscopat américain qui consiste à faire connaître les besoins et les attentes de l’Église en Terre Sainte aux présidents successifs des États-Unis – j’en suis témoin – laisse espérer que l’Église aux États-Unis pourra apprécier le fait que le président Biden est membre de la même « famille de croyants » (cf. Lettre aux Galates 6, 10), de sorte qu’elle puisse aussi le recevoir comme un frère dans la foi avec une étreinte chaleureuse.
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Texte publié dans la revue italienne Terrasanta de Novembre-Décembre

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