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Que dit la pierre tombale byzantine découverte à Nizzana ?

Christophe Lafontaine
7 janvier 2021
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La pierre tombale de la période byzantine avec l'inscription en grec retrouvée à Nizzana © Emil Aladjem, Israel Antiquities Authority

Une pierre tombale avec une inscription en grec de la fin de la période byzantine a été retrouvée à Nizzana (Néguev). Elle pourrait améliorer les connaissances sur les cimetières de la ville et les limites de celle-ci.


C’est une petite pierre plate et ronde, d’environ 25 cm de diamètre, qui a été retrouvée dans le sud d’Israël. Lors de travaux d’aménagement de sentiers dans le parc national de Nizzana, dans le Néguev près de la frontière égyptienne. Elle date de la fin du VIe au début du VIIe siècle ap. J.-C., annonce un communiqué de l’Autorité des Antiquités Israéliennes (AAI), daté du 6 janvier.

Elle aurait été utilisée comme pierre tombale dans l’un des antiques cimetières entourant la ville. En témoigne l’inscription en grec ancien qui y est gravée et qui a été déchiffrée par le Dr Leah Di Segni de l’Université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des inscriptions grecques anciennes. Le disque de pierre fait ainsi référence à une femme, « la bienheureuse Maria, qui a vécu une vie immaculée ». Elle indique également la date de son décès, un 9 février. Il y a environ 1 400 ans, dans une période de grande prospérité pour la ville.

L’archéologue du district sud de l’AAI, Pablo Betzer, a déclaré que « contrairement à d’autres villes anciennes du Néguev, on en sait très peu sur les cimetières autour de Nizzana ». Pour lui donc, « la découverte d’une inscription comme celle-ci peut améliorer notre définition des limites des zones de sépulture, aidant ainsi à reconstruire les limites de la ville elle-même, qui n’ont pas encore été déterminées ».

Nizzana, un carrefour byzantin

Les fouilles archéologiques sur le site dans les années 1930 ont mis au jour des archives de papyrus et le nom « Nessana » a été redécouvert. Comme l’indique le communiqué de l’AAI, la découverte de la pierre funéraire nommant la défunte Maria, rejoint d’autres pierres de la même époque commémorant les chrétiens enterrés dans les églises et les cimetières autour de Nizzana, découvertes lors de fouilles menées entre autres par l’Université Ben Gourion du Néguev.

Selon Tali Erickson-Gini de l’AAI, Nizzana est réputée pour être un site clé de la recherche sur la transition entre la période byzantine et la période islamique primitive. « Au cours des Ve et VIe siècles ap. J.-C., Nizzana a servi de centre pour les villages et les peuplements alentours », explique l’archéologue. Il y avait entre autres une forteresse militaire de 85×35 mètres, entourée d’un mur avec cinq tours carrées, des églises, un monastère et caravansérail pour accueillir les pèlerins chrétiens se rendant au monastère Sainte Catherine au Sinaï.

Selon le Dr Erickson-Gini, Nizzana a été fondée au IIIe siècle avant J.-C. en tant que ville-étape nabatéenne sur une route commerciale majeure. Elle fut la plus occidentale des villes nabatéennes du Néguev, idéalement situé à la croisée des itinéraires Petra-Gaza et Jérusalem-Égypte. Elle favorisait les échanges et le commerce sur la route des épices et de l’encens. L’endroit a été habité par intermittence pendant environ 1 300 ans jusqu’à ce qu’il soit abandonné au Xe siècle ap. J.-C., et son nom a alors été oublié.


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