La minorité chrétienne d’Acre : la compréhension mutuelle commence à l’école
Frère Toufic Bou Mehri nous conduit à la découverte de la communauté chrétienne de Saint-Jean d'Acre.
Le clocher rouge de Saint-Jean regarde depuis les murs de la vieille ville sur la mer d’Acre : il est situé à côté de l’une des deux églises de la paroisse latine dirigée pendant un an et demi par F. Toufik, un franciscain originaire du Liban.
F. BOU MERHI TOUFIC, ofm
Curé de la paroisse latine d’Acre
« Lorsque je suis arrivé ici en septembre 2019, il y avait 12 personnes à la messe de bienvenue pour ma nomination en tant que nouveau curé. »
« Pas mal », s’est dit Frère Toufik, « après tout, c’est 10 % des 120 fidèles catholiques qui vivent ici. Il ne se décourage pas et, quelques mois plus tard, en pleine période de confinement, il trouve un moyen de rester proche de ses paroissiens pendant les vacances de Pâques.
F. BOU MERHI TOUFIC, ofm
Curé de la paroisse latine d’Acre
« J’ai pris le téléphone et je les ai appelés un par un, puisque j’ai la liste avec tous les noms et numéros de téléphone. « Bonjour, c’est votre curé, Toufik. » « Père, avez-vous besoin de quelque chose ? » répondaient-ils avec inquiétude. « Non », je leur disais : « J’appelle juste pour vous souhaiter de bonnes pâques et savoir comment vous allez. »
Akko – c’est le nom arabe de la ville qui fut la dernière place forte du royaume des Croisés – est une ville chère aux Franciscains, car c’est ici que Saint François d’Assise débarqua en 1217.
F. BOU MERHI TOUFIC, ofm
Curé de la paroisse latine d’Acre
À Akko, parce que nous sommes une minorité au milieu d’une grande majorité de musulmans et de juifs, les relations avec nos amis ou nos frères n’ont jamais manqué. Depuis février, tout cela est bloqué, et je suis vraiment désolé.
Ce sont les derniers jours du troisième confinement en Israël : le frère Toufik montre la richesse de ces ruelles, qui s’ouvrent soudainement sur une église grecque orthodoxe ou melkite, jusqu’à la chapelle construite dans un bâtiment franciscain en rénovation et utilisée temporairement par les catholiques maronites. Et puis, après quelques pas, la beauté de la mer et la vue des toits multicolores de cette ville particulière du nord de la Terre Sainte, riche de ses différentes religions et de ses différentes confessions chrétiennes. La connaissance mutuelle a commencé sur les bureaux de l’école franciscaine d’Acre.
F. SIMON PIETRO HERRO, ofm
Directeur des écoles Terra Sancta d’Acre, de Nazareth et de Haïfa
« Nous avons un projet d’une année entière avec une école juive. »
F. SIMON PIETRO HERRO, ofm
Directeur des écoles Terra Sancta d’Acre, de Nazareth et de Haïfa
« Les habitants chrétiens d’Akko sont 1300-1400, sur 20 000 Arabes. Les écoliers chrétiens sont 133 sur 508 élèves. »
F. SIMON PIETRO HERRO, ofm
Directeur des écoles Terra Sancta d’Acre, de Nazareth et de Haïfa
« Les gens ici nous respectent beaucoup, malgré le fait que de temps en temps, certains problèmes surgissent avec les fondamentalistes, qu’ils soient musulmans ou juifs. »
Ici aussi, le monde scolaire est le plus durement touché par les restrictions visant à contrer la propagation du coronavirus, qui a laissé les salles de classe vides pendant des mois.
GHADA MAKHOUL
Directrice du lycée Terra Sancta à Acre
« Une grande partie de cette année – pratiquement de début septembre à aujourd’hui – nous avons enseigné à distance, avec zoom et internet, pour toutes les classes, et nous leur avons donné des devoirs à faire. À l’école, il n’y a pas de distinction entre les différentes conditions économiques car les élèves ont tous des uniformes et de bonnes relations entre eux. Nous travaillons selon le style des écoles franciscaines de Terre Sainte : nous leur apprenons à bien se comporter et à se respecter mutuellement en tant qu’êtres humains. »