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La vaccination débute enfin dans les territoires palestiniens

Cécile Lemoine
5 février 2021
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Un agent de santé palestinien tient une injection de vaccin Covid-19 livrée par Israël. Bethléem, Cisjordanie, le 3 février 2021. Photo de Wisam Hashlamoun / Flash90

L’Autorité Palestinienne a reçu ce jeudi 10 000 doses du vaccin russe Spoutnik V. Au total, quelque 50 000 doses sont attendues. Les agents de santé et les personnes âgées seront les premiers à recevoir les injections.


La machine se met enfin en branle. Alors qu’Israël a injecté la première dose du vaccin à près de 60% de sa population en l’espace d’un mois et demi, les territoires palestiniens vont pouvoir attaquer leur propre campagne de vaccination.

La Cisjordanie a réceptionné jeudi matin les 10 000 premières doses du vaccin russe Spoutnik V. Des accords conclus avec trois autres laboratoires (AstraZeneca, Moderna, Sinopharm), devraient permettre à l’Autorité Palestinienne (AP) de vacciner 70% des Palestiniens de Cisjordanie, selon la ministre de la santé Mai al-Kaila. Le vaccin russe à l’avantage de se conserver beaucoup plus facilement que celui de Pfizer BioNtech. Il demande d’être conservé entre 2° et 8° seulement, au lieu de – 70° pour le premier.

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L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège à Ramallah, avait commencé mardi à vacciner son personnel médical après avoir reçu 2 000 premières doses d’Israël, qui lui en a promis 5 000. L’Etat hébreu, qui n’a pas précisé pourquoi il a fourni 5 000 vaccins à l’Autorité palestinienne, vaccine déjà les Palestiniens de Jérusalem-Est.

Incertitudes à Gaza

Au total ce sont près de 50 000 doses qui sont attendues. La plus grande partie d’entre elles proviendra du dispositif d’aide aux pays pauvres, Covax, mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « 37 000 doses vont arriver dans les deux prochaines semaines », a affirmé Gerald Rockenschaub, directeur de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, sur la chaîne i24News.

La campagne vaccinale est plus incertaine à Gaza, contrôlé par le Hamas, groupe islamiste rival de l’Autorité palestinienne. Pour l’ancien ministre de la santé à Gaza, Basem Naïm, la situation sanitaire est intenable au vu de la densité de la population. « Comment voulez-vous demander aux habitants de respecter les gestes barrières avec 4 000 habitants au mètre carré ? », s’exclame-t-il dans La Croix. D’après lui, le Hamas n’a pas une « vision claire » concernant les vaccins. Il espère que l’Autorité palestinienne parviendra à coopérer avec les organisations internationales pour que les Gazaouis puissent eux aussi être vaccinés.

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Mai al-Kaila a déclaré que certaines des doses seraient transférées mercredi dans la bande de Gaza. Le ministère de la santé de Gaza a anticipé et lancé dimanche l’application « Sehatty » (« ma santé ») pour recenser les volontaires pour la vaccination. Depuis le début de l’épidémie, la Cisjordanie, où vivent 3,1 millions de Palestiniens, a signalé 101 221 cas de coronavirus et 1 271 décès. Gaza et ses 2 millions d’habitants, ont de leur côté enregistré plus de 51 000 cas et 523 décès.

Le gouvernement israélien a quant à lui annoncé l’élargissement des injections aux plus de 16 ans le 3 février. La campagne de vaccination, dont la rapidité a été saluée à l’international, a ralenti ces derniers jours, faute de volontaires. Malgré cette réussite et des semaines entières de confinement, les taux de contagion restent élevés en raison de la présence de variants plus contagieux.

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