La figurine, qui représente une femme aux seins nus, est une amulette censée protéger les enfants ou augmenter la fertilité, datant de la période biblique du Premier Temple.
Lors d’une excursion familiale à Nahal HaBesor dans le nord du Néguev, il y a quelques semaines, le regard du jeune Zvi Ben-David glisse sur une pierre à la forme inhabituelle. En la ramassant, il découvre qu’il s’agit en fait d’une poterie aux courbes féminines.
Haute de 7cm et large de 6cm, la statuette représente une femme avec un foulard couvrant la tête et le cou. Les traits de son visages sont grossiers et son nez proéminent. Sa poitrine découverte et ses mains croisées juste en dessous rappellent la Vénus de Willendorf, célèbre statuette vieille de 25 000 ans.
La mère de Zvi, Miriam, qui exerce en tant que guide touristique professionnelle, comprend rapidement que la statuette est un objet ancien. Puisqu’en Israël toute découverte fortuite de traces du passé doit être signalée, elle contacte Oren Shmueli, archéologue pour l’Autorité des antiquités d’Israël (AAI) dans l’ouest du Néguev.
Lire aussi : Un soldat israélien découvre une pièce vieille de 1800 ans
Son intuition s’est révélée juste. Après analyse, l’archéologue conclu que la figurine remonte aux VIe et Ve siècles avant notre ère, soit à la fin de la période biblique du Premier Temple. « La figurine découverte par Zvi est rare, se réjouit Oren Shmueli dans un communiqué. Un seul autre exemplaire de ce type existe dans la collection des trésors nationaux. »
Mortalité infantile élevée
« Les figurines en poterie de femmes aux seins nus sont connues à différentes périodes en Israël indique Debbie Ben-Ami, conservateur spécialisé dans la période pour l’AAI, y compris à l’époque du Premier Temple », qui voit le judaïsme cohabiter avec des pratiques païennes. Ces statuettes servaient d’amulettes pour protéger les enfants ou augmenter la fertilité.
« La mortalité infantile était très élevée durant l’Antiquité : environ un tiers des bébé ne survivaient pas, ajoute Debbie Ben-Ami. L’hygiène était mal comprise et les traitements pour augmenter la fertilité étaient évidemment inexistants. En l’absence de médecine, les amulettes donnaient de l’espoir et incarnaient un moyen d’invoquer de l’aide. »
Lire aussi : Israël : un domaine royal de l’époque du Premier Temple ?
La statuette a été remise à la collection des trésors nationaux et est actuellement étudiée par les archéologues, toujours heureux de ce type de découverte : « Elle nous permettra d’améliorer la compréhension des pratiques cultuelles à l’époque biblique et du besoin inhérent de l’homme de personnifications humaines matérielles », expliquent-ils. Le jeune Zvi a quant à lui reçu un certificat d’appréciation de civisme par l’Autorité des Antiquités d’Israël.