Drive-in, bureaux de votes itinérants... Les organisateurs des élections législatives du mercredi 23 mars ont fait preuve d'imagination, pour donner aux Israéliens la possibilité de voter en toute sécurité.
Les Israéliens vont-ils continuer à donner des idées aux démocraties occidentales ? À l’occasion de ces quatrièmes élections législatives en moins de deux ans, l’État hébreu est en train d’inventer une toute nouvelle logistique du vote en temps de pandémie.
Alors que près de la moitié de la population a reçu les deux injections du vaccin, les organisateurs du scrutin ont travaillé dur pour résoudre une équation complexe : rendre le vote accessible aux 6,5 millions d’électeurs israéliens, même ceux atteints du coronavirus, tout en évitant que ce jour d’élection ne se transforme en cluster géant.
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Les mots d’ordre de ce scrutin à la sauce Covid : flexibilité et mobilité. Si les citoyens ne peuvent pas se rendre dans leur bureau de vote, c’est le bureau de vote qui viendra à eux. Leur nombre a donc été revu à la hausse, passant de 10 631 en 2020 à 15 000 cette année. Les urnes supplémentaires ont été placées dans les maisons de retraite médicalisées, les cliniques et les hôpitaux.
Un patient positif au Covid-19 vote depuis sa chambre au Sheba Medical center de Ramat Gan. 23 mars 2021. © Yossi Zeliger/Flash90
Itinérance et drive-in
Certains bureaux sont même itinérants : ils se déplacent de service en service, un concept qui n’a jamais été expérimenté jusqu’à ce jour en Israël. Hadar Elboim, du centre médical Hadassah de Jérusalem, a déclaré au Times of Israel : « Nous avons trois salles à coronavirus en ce moment, et un bureau de vote mobile se déplace entre elles, pour offrir à tous les patients la possibilité de voter. »
Les autorités électorales ont également pris des dispositions pour les citoyens contraints de rester isoler chez eux car porteurs ou cas contact du virus. Plus de 700 bureaux de votes spéciaux, dotés de vitres en Plexiglas et gérés par des personnes revêtues de combinaisons protectrices ont été mis en place. Parmi eux, des « drive-in » installés dans les quartiers les plus touchés par l’épidémie, permettant aux personnes malades ou en isolement d’accomplir leur acte citoyen depuis la fenêtre de leur voiture. De quoi donner des idées aux organisateurs français, pointés du doigt lors des élections municipales l’année dernière.
Les organisateurs n’ont oublié personne. Même les Israéliens non-vaccinés de retour de l’étranger ont eu le droit de déposer un bulletin dans l’urne avant d’aller s’isoler. L’Autorité aéroportuaire a fait installé quatre bureaux de vote directement dans les couloirs de l’aéroport Ben Gourion, qui rouvre progressivement ses portes.
Des bureaux de vote dans le couloir E de l’aéroport Ben Gourion, le jour de l’élection, le 23 mars 2021 ©Autorité aéroportuaire israélienne
Issue du vote incertaine
Dans les bureaux de vote ordinaires, il est demandé aux personnes de respecter la distanciation sociale dans les files d’attente. Le nombre de personnes inscrites pour chaque urne a été ramené de 800 à 600 afin de réduire les attroupements.
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À 14h, un peu plus de 34% des électeurs israéliens s’étaient déplacés pour voter. Malgré toutes les dispositions prises, le chiffre est en baisse par rapport au précédent scrutin. Les derniers sondages créditent le Likoud (droite) de Benyamin Nétanyahou de la première place, avec environ 30 sièges (sur 120), suivi d’une vingtaine pour les troupes de Yaïr Lapid (centre droit), le principal adversaire du premier ministre sortant. Aucun des deux ne disposant de la majorité des sièges (61), la composition du gouvernement reste très incertaine et dépendra des alliances formées à l’issue du scrutin.
