« La paix exige la justice »: l’appel du Patriarcat latin après les violences à Jérusalem
Dans un passage du communiqué paru le 10 mai, on peut lire : « La violence exercée contre les fidèles menace leur sécurité et leur droit d’accéder librement aux Lieux Saints où ils peuvent exercer librement leurs activités religieuses. L’expulsion forcée des Palestiniens de leurs maisons à Sheikh Jarrah constitue une violation tout aussi inacceptable de l’un des droits humains les plus fondamentaux, le droit au logement. C’est une question de justice pour les habitants de la ville de pouvoir vivre, prier et travailler chacun selon sa dignité ; une dignité accordée à l’humanité par Dieu lui-même ».
La déclaration est plus détaillée. En ce qui concerne Sheikh Jarrah, elle observe qu’aujourd’hui, la question ne doit pas être considérée comme un simple litige immobilier entre particuliers : « il s’agit plutôt d’une tentative inspirée par une idéologie extrémiste qui nie le droit à l’existence d’une personne dans sa propre maison ». Le jugement est clair et fait écho aux propos du Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme lorsqu’il déclare qu’ici le principe de légalité « est appliqué d’une manière intrinsèquement discriminatoire ».
Jérusalem, pas « exclusivement pour quelqu’un »
Concernant l’intervention de la police sur l’Esplanade des Mosquées, le Patriarcat latin note que le libre accès à la mosquée Al Aqsa a été refusé précisément pendant le mois de Ramadan. « Ce recours à la force blesse l’esprit et l’âme de la Ville Sainte, dont la vocation est d’être ouverte et accueillante ; d’être une maison pour tous les croyants, avec des droits, une dignité et des devoirs égaux ».
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Le diocèse des catholiques latins rappelle ensuite la position classique des Églises de Jérusalem, qui ont toujours dénoncé « toute tentative de faire de Jérusalem une ville exclusivement pour quelqu’un ». « Le peuple palestinien aussi, avec ses chrétiens et ses musulmans, a le même droit de construire un avenir fondé sur la liberté, l’égalité et la paix ».
« Notre Église – ajoute la déclaration – est claire en disant que la paix exige la justice. Tant que les droits de chacun, Israéliens et Palestiniens, ne seront pas défendus et respectés, il n’y aura pas de justice et donc pas de paix non plus dans la ville. »