Une frontière ouverte sur la vie
L’année dernière, le numéro de Terre Sainte Magazine de Mai-Juin s’intitulait : “Quand Jérusalem se fait prière.” Un an après, on peut dire que la promesse a été tenue. Et Terre Sainte Magazine s’en fait l’écho.
À Jérusalem et en Israël, à l’heure où la situation se détend après une campagne de vaccination rapide et globalement réussie, nous sommes allés à la rencontre de communautés religieuses. Elles sont les piliers de la présence chrétienne. Leurs activités servent autant la communauté des chrétiens locaux que la communauté des pèlerins. Si elles sont affectées, alors cela traduit combien le séisme a été puissant pour l’ensemble des chrétiens en Israël et en Palestine.
Les communautés religieuses sont les piliers de la présence chrétienne. Leurs activités servent autant la communauté des chrétiens locaux que la communauté des pèlerins.
Impossible pour autant de les rencontrer toutes. Rien que pour les catholiques, on compte 121 congrégations qui occupent 338 maisons religieuses pour environ 1800 consacré(e)s. Nombreuses sont celles à vivre peu ou prou de leurs contacts avec les pèlerins.
Si les congrégations apostoliques ont continué de faire fonctionner écoles, services hospitaliers, maisons d’accueil de personnes âgées ou souffrant de handicap etc. au rythme des restrictions imposées par la gestion de la pandémie, certaines – et la plupart des congrégations contemplatives – ont redécouvert les vertus de la solitude. Toutes ont renouvelé la place qu’elles donnaient au monde dans leur prière.
Le choix des communautés catholiques rencontrées est moins arbitraire qu’il n’en a l’air. Il n’y en a pas de Palestine où il était difficile de se rendre ces dernières semaines encore. Les témoignages retenus, comme toutes les discussions informelles autour des conséquences de la pandémie, sont édifiants. Et pour être allé à la rencontre de nos frères orthodoxes, on voit bien que tous les chrétiens de Terre Sainte – et pas seulement les religieux – ont souffert et souffrent encore mais tous espèrent.
À côté de ce retour sur la pandémie, ce numéro vous offre un florilège de regards sur la vie dans cette terre depuis laquelle nous écrivons. Politique avec les élections palestiniennes, sociétale avec la question du divorce en Israël, culturel en Palestine, archéologico-biblique dans le désert de Judée ou sur les bords du lac de Galilée.
C’est notre façon d’incarner l’appel que nous lançait le patriarche dans son homélie du jour de Pâques à nous chrétiens qui pouvons nous rendre au Tombeau : “Nous sommes des personnes appelées à demeurer sur le seuil du Tombeau, comme pour garder ouverte une frontière, un passage, pour vivre continuellement ce mouvement de la mort à la vie.”
Quelle chance !