L’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020 a tué plus de 200 personnes et blessé des milliers d’autres. A seulement 1,6 km du centre de l’explosion, l’église Saint-Joseph, tenue par les jésuites, se trouvant dans le cœur historique de la capitale libanaise, a été gravement endommagée. L’édifice bâti en 1875, aux côtés de la célèbre université francophone du même nom, appelée couramment « USJ » pour « Université Saint-Joseph », a vu la plupart de ses fenêtres et ses immenses portes en bois soufflées par la déflagration. « 95% des vitraux ont été soufflés par l’explosion », a fait savoir L’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) qui a soutenu la communauté chrétienne du Liban avec plus de 5,3 millions d’euros d’aides à la suite de l’explosion dont près de 335 000 dédiés à l’église Saint-Joseph.
Si les murs de cette église ont tenu, les dommages ont aussi concerné « toutes les boiseries d’origine », « le faux plafond et les appareils d’éclairage », ainsi que« la charpente en bois supportant le toit pentu, qui a perdu la plupart de ses tuiles », a indiqué la fondation pontificale.
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L’organisation a aussi rapporté que la première phase de la restauration de l’église était désormais terminée. Les travaux devraient être achevés en juillet. « La fourniture et l’installation des nouvelles portes en bois seront terminées d’ici la fin de la semaine prochaine », a confié à l’AED le père Salah Aboujaoude, jésuite de son état. « Les travaux de peinture et d’électricité étant presque terminés, l’installation du faux plafond devrait commencer bientôt », a ajouté le prêtre. Et c’est logiquement que l’AED a annoncé que le bâtiment étaitdésormais « sur le point de rouvrir le mois prochain ».
D’autres églises à restaurer
Des membres de la fondation internationale L’Aide à l’Église en Détresse s’étaient rendus à Beyrouth en septembre dernier et, avec l’Eglise locale, avaient ciblé d’autres projets de reconstruction. Notamment celle de l’église grecque-melkite Saint-Sauveur, construite en 1890 et qui a perdu son toit avec l’explosion. Cet automne, son curé, confiait à la fondation: « Nous devons donner de l’espoir à ceux qui veulent rester. Notre mission est de mettre de la lumière dans l’obscurité que nous vivons ».
L’Aide à l’Eglise en Détresse finance aussi la restauration de la cathédrale maronite Saint-Georges au centre de Beyrouth. Copie de la basilique Saint-Pierre de Rome, construite en 1755, elle possède un plafond travaillé à la feuille d’or. La cathédrale avait déjà subi de lourds dégâts durant la guerre civile (1975-1990) et avait été restaurée au cours des années 1990 et reconsacrée par le patriarche maronite Nasrallah Boutros Sfeir le 24 avril 2000. L’explosion a ruiné tous ces efforts.
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Deux autres églises de Beyrouth ont été dans le même cas, faisait savoir L’Orient-Le jour trois mois après l’explosion : l’église Saint-Élie des maronites à Kantari et l’église Saint-Maron à Saïfi, qui date de 1874 et où est célébrée tous les 9 février la messe officielle du patron de la plus grande communauté chrétienne du Liban.
Parmi les bâtiments en « piteux état », L’Orient-Le Joura aussi recensé l’église Saint-Antoine-de-Padoue, non loin de l’épicentre de l’explosion, à une cinquantaine de mètres à vol d’oiseau des silos du port, et l’église Saint-Michel, construite en 1831 et qui a donné son nom au quartier de Mar Mikhaël, une zone lourdement ravagée par l’explosion.