Ils sont sept et ont pu assister à une messe célébrée dans un Saint-Sépulcre toujours désespérément vide en ce matin du 24 juin. « C’est un jour de jour de joie », sourit frère Carlos, qui accompagne le groupe arrivé de Naples (Italie) samedi 19 juin pour un pèlerinage de sept jours en Terre sainte. A Nazareth, le religieux franciscain a rouvert les portes de la Casa Nova franciscaine qu’il dirige pour les accueillir.
Les chanceux font partie de la vingtaine de groupes de touristes autorisés à entrer en Terre sainte par l’intermédiaire d’un projet pilote du gouvernement israélien, soit environ 600 personnes sur les mois à venir. Inquiet de voir l’épidémie de coronavirus repartir si les touristes arrivaient en masse, l’Etat hébreu a préféré prendre ses précautions en agissant par étapes. D’abord des groupes. Puis des touristes individuels. Dans tous les cas, il faut être vacciné, se soumettre à deux test PCR : un avant de partir et un en arrivant à l’aéroport, ainsi qu’à un test sérologique.
Les territoires palestiniens exclus des itinéraires
Le pèlerinage a néanmoins du se cantonner aux villes situées en Israël. Faute d’autorisation de la part des ministères de l’Intérieur et de la Santé, le groupe n’a pu se rendre à Jericho, Béthanie ou encore Emmaüs-Qubeibeh, villes palestiniennes où la population est moins vaccinée. Seule exception : Bethléem, où les pèlerins ont pu profiter du calme de la basilique de la Nativité. Les Napolitains sont parmi les premiers à poser le pied dans les lieux saints vidés de leurs touristes depuis plus d’un an. « Je n’ai jamais ressenti d’émotions aussi fortes qu’ici », témoigne un des pèlerins, appuyé par son voisin : « On peut enfin toucher de la main ce qu’on lit dans les Evangiles. C’est d’autant plus fort qu’il n’y a personne d’autre que nous. »
Au Saint-Sépulcre, le petit groupe a eu une intention de prière particulière : « Nous avons prié Jésus ressuscité pour qu’il répande sa grâce et sa lumière sur le monde comme sur la Terre sainte pour que les choses reviennent à la normale », relate frère Carlos.
Résurgence de l’épidémie
Il faudra néanmoins faire preuve d’encore un peu de patience. Prévu pour le 1er juillet, le retour des visiteurs individuels a été décalé au 1er août par un gouvernement inquiet de la résurgence de l’épidémie dans le pays, due au variant Delta et au non-respect des quarantaines. Au 23 juin, le pays comptait 146 nouveaux cas positifs, soit la plus forte augmentation quotidienne depuis mai. La majorité d’entre eux (122 le mardi 23 juin) se trouve à Binyamina, une ville du nord proche de Haïfa, où l’épidémie s’est propagée depuis une école. Plus de 1 000 personnes ont été placées en quarantaine, sur une ville qui compte 15 000 habitants. Le gouvernement réfléchit au retour du port du masque dans les lieux clos, mesure qu’il avait levée le 15 juin dernier.