Le Patriarcat maronite a annoncé l’élection au 16 juin du père Selim Jean Sfeir à la tête de l’archevêché de Chypre. Le 19 juin, le Vatican a fait savoir que le pape François avait donné son approbation. L’Eglise maronite tenait son synode annuel du 14 au 19 juin 2021 en présence d’une quarantaine d’évêques du Liban, du Moyen-Orient et de la diaspora.
Mgr Selim Jean Sfeir est né le 2 septembre 1958 à Keserwan, au centre du Liban. Il parle arabe, français, italien, anglais et grec moderne. Après ses études au séminaire maronite patriarcal de Ghazir (Liban), il a été ordonné prêtre le 22 mai 1988 pour le vicariat patriarcal de Sarba (Liban). Il a obtenu une licence en théologie de l’Université Saint Esprit de Kasklik, au Liban, en droit canon oriental de l’Institut pontifical oriental de Rome (Italie) et un doctorat en en droit canon et en droit civilde l’Université pontificale du Latran (Italie). Il a été vicaire puis curé au Liban et à Chypre, ainsi que vicaire judiciaire et président du tribunal de l’archiéparchie maronite de Chypre.
Depuis octobre 2020, il était l’administrateur patriarcal de la même circonscription. Mgr Youssef Soueifayant été élu en novembre dernier archevêque de Tripoli au Liban, le 1er novembre 2020. Le nouvel évêque lui succède finalement directement. Selim Jean Sfeir sera ordonné le 29 juillet à Achkoutau Liban dans son diocèse d’origine.
Une petite communauté ancienne
A Chypre, la communauté maronite comme les latins catholiques ou les Arméniens, représentent une minorité face à la très grande majorité orthodoxe (78%).
D’après les informations du site catholic-hierarchy.org, qui présente les diocèses de l’Eglise catholique romaine et des Eglises orientales rattachées à Rome, l’archéparchie maroniteen 2019 sur une population totale de 842 900 Chypriotes comptait 12 643 baptisés, ce qui correspond à 1,5% du total. Son territoire est divisé en 12 paroisses.
La communauté maronite de Syrie, du Levant et du Liban est arrivée dans la partie nord de Chypre entre le IXe et le XIIe siècles. A noter qu’une importante communauté libanaise maronite s’est installée à Chypre-Sud, à la suite de la guerre civile libanaise de 1975 à 1990. Du 4 au 6 juin 2010, le pape Benoît XVI a effectué une visite apostolique à la communauté chrétienne de Chypre. C’était la première fois qu’un pape visitait l’île de Chypre.
Il faut savoir que sur l’île, après la création de la République de Chypre en 1960 (et membre de l’Union européenne depuis 2004), la communauté latine, ainsi que les communautés arménienne et maronite, ont été officiellement reconnues comme « groupe religieux », avec le droit d’avoir un représentant au Parlement. Il convient cependant de souligner que les trois représentants de ces « groupes religieux » n’ont que le statut d’observateurs et ne représentent pas, de ce fait, leurs communautés respectives sur le plan politique, mais agissent simplement comme un lien entre le gouvernement et leur communauté, promouvant leurs revendications et besoins, tout en collaborant avec le gouvernement pour la préservation de leurs coutumes, traditions et religion.