(G.S.) – Le dernier acte majeur de la présidence de Reuven Rivlin sera peut-être de donner à Israël un nouveau gouvernement sans le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu dans l’équipe ministérielle (ou, en raison d’inextricables accrocs dans les jours à venir, d’être contraint d’appeler les compatriotes aux urnes pour la cinquième fois en un peu plus de deux ans).
Rivlin quittera ses fonctions de chef de l’Etat le 9 juillet prochain, et ce 2 juin, il appartient aux 120 députés de la Knesset – le parlement israélien à chambre unique – d’élire son successeur lors d’un vote à bulletin secret.
Il n’y a que deux candidats qui – à la date limite du 20 mai – ont obtenu le soutien d’au moins 10 députés, le seuil minimum requis pour entrer en lice dans le vote qui désignera le 11e président d’Israël (la dernière fois, en 2014, ils étaient trois à concourir).
Le favori et la challenger
Isaac Herzog (dont la candidature est soutenue par 27 députés) est considéré comme le favori. Ancien chef du parti travailliste, il est, à 60 ans, l’actuel président de l’Agence juive. L’organisme encourage le soutien de l’État d’Israël à la diaspora juive, et promeut et facilite également l’alyah (l’immigration juive) du monde entier. Son père, le général Chaim Herzog – qui a immigré en Palestine mandataire en 1935 – a occupé le poste de chef de l’État d’Israël de 1983 à 1993.
Homme politique aguerri, il s’appuie sur ses relations étendues et bénéficie du soutien de députés issus aussi bien de la gauche que de la droite.
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Miriam Peretz, candidate soutenue par 11 députés, est sa challenger. Elle est née en 1954 à Casablanca (Maroc) et a immigré en Israël en 1963. Elle s’est mariée au milieu des années 1970 et a eu six enfants, dont deux sont morts à la guerre. Son mari lui a également été enlevé prématurément par une maladie. Miriam Peretz est diplômée en histoire et littérature juives et a enseigné dans des écoles de différents types et niveaux.
Elle a consacré une grande partie de son énergie à promouvoir la prise de conscience de l’identité juive en Israël et dans la diaspora. Elle a reçu de nombreux prix pour son travail. En cas de victoire, elle deviendrait la première femme jamais élue au poste de chef d’État en Israël.
Un président au-dessus des partis
La séance sera ouverte à 11h, heure locale. Sera élu au premier tour de scrutin celui qui obtiendra la majorité des voix des membres de la Knesset (soit 61 voix). Si le quorum n’est pas atteint, un deuxième tour de scrutin aura lieu et la personne qui recevra le plus de votes sera élue.
En Israël, le chef de l’Etat reste en fonction pendant sept ans, mais ne peut être réélu. Il représente l’État et ses valeurs morales et démocratiques tout en restant au-dessus des partis. Il lui appartient de confier la tâche de former un gouvernement au candidat qui a obtenu l’aval du plus grand nombre de députés. Une tâche frustrante au cours des deux dernières années, compte tenu de la faible majorité obtenue par la coalition de centre-droit dirigée par le Premier ministre Netanyahu lors de quatre élections successives et exceptionnellement serrées.