Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Hariri abandonne, aucune percée au Liban en vue

Terrasanta.net
16 juillet 2021
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Saad Hariri, 51 ans, sunnite et ancien Premier ministre du Liban. Le 15 juillet, après neuf mois, il renonce à former un gouvernement ©Shutterstock

Saad Hariri a démissionné de ses fonctions après avoir échoué depuis octobre 2020 à former un gouvernement à Beyrouth. Pendant ce temps, le Liban s'enfonce dans une crise économique et sociale.


Finalement, il a jeté l’éponge. Saad Hariri s’est vu confier la tâche de former un nouveau gouvernement en octobre dernier, en pleine crise financière et politique au Liban, exacerbée par l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth le 4 août 2020 et la pandémie de Covid-19. Mais neuf mois plus tard, le Premier ministre désigné a annoncé qu’il avait démissionné de son poste. « Que Dieu protège le Liban », a-t-il déclaré aujourd’hui à l’issue d’un rapide entretien avec le président de la République, Michel Aoun, au palais présidentiel de Baabda, à Beyrouth.

Lire aussi >> La boussole du Patriarche Rai pour le Liban

D’après les informations obtenues en conférence de presse, le point de rupture s’est produit au sujet d’une liste de 24 ministres que Saad Hariri a présentée au chef de l’Etat. Au cours de leurs consultations, le Président a appelé à des changements auxquels Hariri était opposé, ces modifications touchant selon lui à des fondamentaux dans la structure du gouvernement. Parmi les points de controverse, il y avait aussi la nomination de ministres chrétiens. Hariri aurait proposé plus de temps au Président pour revoir la liste, mais Aoun n’aurait pas accepté la demande. D’où sa démission.

Files d’attente pour le carburant

Quelques heures après la rencontre entre Aoun et Hariri, le Président a reçu les ambassadrices française et américaine au Liban, Anne Grillo et Dorothy Shea. Les diplomates revenaient de Riyad, en Arabie Saoudite, où elles ont cherché un soutien (notamment économique) susceptible de favoriser la formation du nouveau gouvernement libanais. Hier, à Washington, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son homologue américain, Anthony Blinken, ont discuté de la situation du Pays du Cèdre et des démarches à entreprendre pour faciliter une solution.

Lire aussi >> L’éducation, une priorité pour le Liban en crise

Maintenant, le ciel de Beyrouth semble être à nouveau sombre. Dans la situation économique tragique du Liban, l’annonce a entraîné une nouvelle et importante dépréciation de la lire libanaise par rapport au dollar. Alors que les files d’attente pour le carburant et le pain dans les magasins augmentent dans tout le pays, il est plus que jamais crucial de former un gouvernement capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour obtenir l’aide financière internationale sans laquelle le pays ne pourra pas se remettre sur pied. Les paroles du pape François lors de la rencontre entre les Eglises chrétiennes du Liban le 1er juillet au Vatican résonnent plus que jamais, appelant à une conférence pour sensibiliser la communauté internationale à une crise profonde qui n’est plus seulement politique. (G.C.)

Sur le même sujet
Le numéro en cours

La Newsletter

Abonnez-vous à la newsletter hebdomadaire

Cliquez ici
Les plus lus