L’Eglise syriaque catholique était en fête samedi 3 juillet à Jérusalem. En présence de nombreux représentants des Églises de Terre Sainte et de représentants politiques et diplomatiques. Mgr Ephrem Semaan, nommé le 28 mars 2020 vicaire patriarcal de l’Eglise syriaque catholique pour Jérusalem, la Terre Sainte et la Jordanie, a été intronisé par le patriarche de son Eglise, Mar Ignace Youssef III Younan. Ce dernier étant en Terre Sainte depuis le 2 juillet pour une visite apostolique et pastorale qui l’amène à rencontrer les fidèles de son Eglise et les Chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem.
La célébration de samedi dernier coïncidait par ailleurs avec la fête de saint Thomas et le 35e anniversaire de la consécration de l’église qui est lui consacrée et qui sert de cathédrale et de siège à l’exarchat patriarcal syriaque catholique à Jérusalem.
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D’après les informations du site catholic-hierarchy.org, qui présente les diocèses de l’Eglise catholique romaine et des Eglises orientales rattachées à Rome, l’exarchat syriaque catholique de Jérusalem comptait en 2018 plus 5 200 fidèles. « En Terre Sainte nous sommes un morceau de mosaïque, notre absence dénature la mosaïque entière, et notre présence la complète et l’enrichit », a fait valoir Mgr Ephrem Semaan en accueillant le Patriarche, le 2 juillet.
Une tête connue à Jérusalem
Le lendemain, lors de la cérémonie d’intronisation épiscopale du son vicaire, Mar Ignatius Youssef III Younan a rappelé que l’Eglise syriaque catholique était certes une « petite église », mais « une église témoin et martyrisée au cours des dernières décennies, que ce soit en Irak ou en Syrie ». Le haut prélat a, à ce titre, confié partager « les nombreuses préoccupations dont souffre le peuple libanais ». Mar Ignatius Youssef III Younan était d’ailleurs à Rome parmi les Patriarches et Chefs des Églises catholique, orthodoxe et protestantes du Liban, aux côtés du Pape pour la journée de paix et de réflexion organisée pour le pays du Cèdre qui a eu lieu le 1er juillet.
Le Patriarche a profité de son allocution pour faire remarquer que le nouvel évêque avait choisi de prendre le nom de « Mar Jacob », en référence à saint Jacques qui fut le premier évêque de l’Eglise à Jérusalem. Né le 2 mai 1980 à Beyrouth au Liban, Mgr Ephrem Semaan a été ordonné prêtre en 2006. Il a ensuite servi en paroisse et comme secrétaire du patriarche Ignace Pierre VIII Abdel-Ahad.
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Jusqu’en 2016, il fut également chancelier du Patriarcat syriaque catholique et membre du tribunal ecclésiastique du Patriarcat. Durant cette période, il a étudié le droit canon à l’Université de La Sagesse à Beyrouth et a obtenu sa licence en 2011. En 2016, il devient assistant de l’exarque patriarcal de Jérusalem, Grégoire Pierre Melki. Le 20 novembre 2019, il est nommé administrateur pour le vicariat de Jérusalem, au moment du départ à la retraite de Mgr Pierre Melki.
L’Eglise syriaque catholique, unie à Rome, est une des Eglises catholiques orientales. Elle a cependant conservé sa langue, son rite et sa propre législation ecclésiastique. Cette Eglise est placée sous l’autorité d’un patriarche qui porte le titre de « patriarche d’Antioche, la ville de Dieu et de tout l’Orient ». Sa résidence officielle est à Beyrouth au Liban.
Un exarchat, trois paroisses
Les origines de l’Eglise d’Antioche des syriens, de langue syriaque, qui est séparée de l’Eglise chalcédonienne, remontent au concile de Chalcédoine en 451. A l’origine, l’appellation « syriaque » est destiné aux araméens et assyriens devenus chrétiens. Depuis les origines du christianisme, les Apôtres Pierre et Paul furent intimement liés à Antioche (ancienne capitale de la Syrie), où pour la première fois les disciples de Jésus reçurent le nom de chrétiens. L’Eglise Syriaque est l’Eglise d’Antioche, dont le siège apostolique fut établi en l’an 37 ap. J.-C. par saint Pierre. Deux illustres Pères dans la foi irriguent l’Eglise syro-catholique. Saint Ignace (martyr), évêque d’Antioche, dont, par tradition, les patriarches syro-antiochiens prennent le nom au moment où ils acceptent l’office patriarcal ; et Saint Éphrem, communément appelé le Syrien et surnommé « la harpe de l’Esprit Saint ».
L’Eglise syriaque-catholique est issue de la division de l’Eglise syriaque orthodoxe au XVIIe siècle. Le rite liturgique est le rite syrien occidental d’Antioche, la messe est célébrée en araméen-syriaque et en arabe. L’Eglise est aujourd’hui membre du Conseil des Eglises du Moyen-Orient. Elle compte quelque 180 000 membres dans le monde, notamment en Irak, en Syrie et au Liban. En Terre Sainte, elle est représentée officiellement par l’Exarchat patriarcal de Jérusalem, institué en 1890. L’exarchat comprend deux paroisses, à Jérusalem et à Bethléem, et une troisième paroisse à Amman en Jordanie.