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JO de Tokyo : Petite histoire de l’équipe palestinienne

Cécile Lemoine
23 juillet 2021
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La délégation palestinienne lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 ©OIC/John Huet

Cinq athlètes représenteront la Palestine aux Jeux Olympiques de Tokyo qui débutent ce vendredi 23 juillet. Retour sur l'histoire d'une participation vieille de seulement 25 ans.


Et de sept ! L’édition 2020 des Jeux Olympiques – décalée d’un an pour cause de pandémie mondiale – marque la septième participation de l’équipe palestinienne à cette compétition sportive qui réunit 205 pays tous les 4 ans. Cette année, la délégation de 11 personnes dont 5 sportifs, défilera à la 141e place lors de la Cérémonie d’ouverture à Tokyo (retransmise le 23 juillet à partir de 13h, heure française).

Une petite équipe comparée aux 87 sportifs du contingent israélien. Mais une équipe quand même, quand l’Autorité Palestinienne ne dispose que d’un siège d’observateur permanent aux Nations Unies. « Dans la compétition à l’universalisme qu’il livre aux autres organisations internationales, le Comité international olympique (CIO) veille à monter sur la plus haute marche du podium », analyse Patrick Clastres, historien des sports à l’université de Lausanne, dans Le Monde.

Accords de paix

La fondation du Comité national olympique (CNO) de Palestine remonte à 1933, alors que le pays est sous mandat britannique. A l’époque, il représentait les juifs, les musulmans et les chrétiens de la région de Palestine. Les différents évènements politiques qui agitent la scène israélo-palestinienne dans ces années-là interrompent les activités du comité qui renaîtra en 1986. Il ne sera officiellement reconnu par le comité international que neuf ans plus tard, en 1995, en plein processus des accords de paix d’Oslo. Israël proteste contre cette reconnaissance et affirme : « On tente d’utiliser les Jeux à des fins politiques pour influencer le processus de négociation politique en cours, ce qui est contraire à la fois à la charte olympique et à l’accord signé récemment entre Israël et les Palestiniens. » Le CIO rejettera la remarque.

Le drapeau palestinien aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. ©palestinechronicle

Pour les Palestiniens, les Jeux olympiques ont constitué une nouvelle étape dans la perception du sport comme faisant partie d’une identité renforcée, explique l’historien du sport Issam Khalidi  : « De toute évidence, l’Autorité palestinienne a pris conscience que les objectifs nationaux et politiques ne pouvaient être atteints sans l’intégration de tous les autres aspects : économiques, sociaux et culturels, qui doivent inclure le sport et le scoutisme. De même, la Palestine, en tant que pays arabes et comme d’autres pays en développement, veut passer de « la périphérie » au « centre » du mouvement olympique », analyse le

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L’année suivante, aux JO d’Atlanta en 1996, Majed Abu Marahil brandit pour la première fois le drapeau palestinien lors de la cérémonie d’ouverture. Le coureur du 10 000 mètres masculin est alors le seul athlète de sa délégation. Il finit bon dernier de sa catégorie. Quatre ans plus tard, les Jeux de Sydney accueillent deux sportifs Palestiniens. Depuis, l’équipe n’a cessé de grandir pour atteindre six participants lors des JO de Rio en 2016. Les athlètes sont tous des coureurs, des nageurs ou des judokas, à l’exception de Christian Zimmermann, un germano-palestinien qui a participé à l’épreuve de dressage équestre au Brésil, et de Mohammad Hamada, un Gazaoui de 19 ans qui représentera son territoire pour la première fois dans l’épreuve d’haltérophilie cette année.

Première médaille ?

Le jeune sportif palestinien est ambitieux : « Je ferai l’impossible, et je donnerai le meilleur de moi-même pour me distinguer », confiait-il à Reuters au Qatar, où il a réussi à s’installer pour finir son entraînement. La Palestine sera également représentée par le judoka Wesam Abu Rmilah, un Hiérosolymitain de 25 ans, les nageurs Yasan Al Bawwan (Canadien-Palestinien) et Dania Nour, née à Bethléem, qui sera la porte-drapeau de la délégation. Elle a reçu, comme la coureuse Hanna Barakat, une bourse olympique pour participer aux Jeux de Tokyo.

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Ce programme permet aux athlètes originaires de pays dotés d’infrastructures sportives peu développées de concourir sans se qualifier, comme le font traditionnellement les sportifs à travers une série de championnats. « Les athlètes palestiniens souffrent d’un manque de clubs bien équipés, d’outils d’entraînement appropriés et d’une plus grande participation aux compétitions situées en dehors de leurs territoires », regrette Mohammad Hamada, l’haltérophile qui a effectué tout son parcours à Gaza. Originaire de la même enclave, la nageuse qui a participé aux Jeux de Rio a dû s’entraîner dans un bassin de 25 mètres, faute de bassin de 50 mètres dans la bande côtière. 

Sortir des territoires s’apparente souvent à un vrai casse-tête pour les sportifs palestiniens à qui l’Etat d’Israël met des bâtons dans les roues. Jibril Rajoub, le président du CNO Palestinien a longtemps dénoncé les entraves au mouvement des athlètes et de leurs encadrants, accusant Israël de les pratiquer systématiquement. Malgré le regain de tensions dans la région ces derniers mois, les athlètes palestiniens sont arrivés en temps et en heure à Tokyo. Tous ont un objectif en tête : ramener sa première médaille à la Palestine.

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