Terre Sainte Magazine c’est aussi un site Internet, vitrine du magazine pour ceux qui cherchent sur la toile des nouvelles du Moyen-Orient. Il faut dire que nous y publions – sauf les mois d’été – de 4 à 6 articles par semaine. Merci à Christophe Lafontaine son principal rédacteur.
Sur le site terresainte.net, la liberté rédactionnelle est plus grande que dans les pages de la revue papier. L’exigence de niveau n’est pas la même, le lectorat est différent, les contraintes aussi. Elles sont parfois plus souples, comme celle de la temporalité. Mais le danger des nouvelles fraîches c’est qu’elles sont parfois périssables.
Ce n’est pas tout à fait le cas des informations archéologiques que nous y publions à mesure que nous arrivent les communiqués des Antiquités Israéliennes. Privilège discrétionnaire de la rédactrice en chef, c’est dans ce domaine que je fais le plus de censure. En Israël en effet, l’archéologie politique est une réalité. On veut prouver qu’on a raison de prétendre à la possession de la terre. Et parfois c’est tiré par les cheveux.
Début août j’ai reçu un communiqué au sujet de fouilles dans le Parc national de la Cité de David, au sud des remparts de Jérusalem. On avait “des preuves archéologiques” d’un tremblement de terre mentionné dans la Bible. Les articles publiés d’après ce texte l’ont parfois interprété comme la preuve que la Bible pouvait être prise pour un livre historique fiable.
Deux passages bibliques mentionnent un séisme “au temps d’Ozias” Za 14, 5 et Am 1, 1 : “Paroles d’Amos, qui fut l’un des éleveurs de troupeaux à Teqoa, ce qu’il a vu sur Israël au temps d’Ozias, roi de Juda, et de Jéroboam, fils de Josias, roi d’Israël, deux ans avant le tremblement de terre.” Le tremblement de terre dont parle Amos est-il celui arrivé à Jérusalem, sise sur une faille sismique connue ? C’est probable d’après les poteries exhumées. Cela fait-il de la Bible un livre historique fiable ? Elle l’est parfois – et c’est heureux – mais est-ce sa vocation ?
La récente découverte prouve que les livres saints sont écrits de la main d’hommes qui ont intégré des éléments de leur quotidien. Ils ont puisé à la source de cette terre. Elle permet aussi et surtout de circonscrire l’étendue d’un tremblement de terre déjà constaté sur plusieurs sites archéologiques.
Mais en faire un livre historique n’est-ce pas la réduire ? Vraiment les juifs ne la liraient que comme cela ? Assurément cela va devenir l’objet d’un article tôt ou tard dans les pages du magazine à défaut de lire sur le site Internet une information archéologique que j’ai censurée.
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Dernière mise à jour: 22/04/2024 15:22