L’industrie du tourisme saigne en Terre Sainte, mais tente tout de même de se projeter vers l’avenir en se refaisant une beauté. Les gouvernements israélien, jordanien et égyptien ont injecté de l’argent dans différents projets de réaménagement, notamment de sites qui attirent habituellement des pèlerins. Un mouvement stratégique, car le tourisme religieux est une véritable manne économique pour ces pays.
En Israël, le tourisme religieux représente plus de la moitié de tout le tourisme entrant. Selon une enquête menée par le ministère israélien du Tourisme, en 2019 53,9% des touristes étaient chrétiens, 25,6% juifs et 1,4% musulmans, les autres n’exprimant aucune affiliation religieuse. Alors que 2019 a vu un record de 4,55 millions de touristes débarquer en Israël (générant 7 milliards de dollars de revenus), le pays n’a toujours pas rouvert ses frontières aux touristes individuels et a mis fin à son projet pilote d’accueil de groupes de pèlerins. Une période de creux, utilisée à bon escient selon le ministère israélien du tourisme : « Pendant la période de pandémie, nous avons considérablement investi dans l’amélioration des infrastructures de tourisme religieux« , a souligné sa porte parole auprès du site Media Line.
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Ainsi les rues du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem ont vu une partie de leur pavement renouvelé à la faveur d’un trafic touristique moins important. De nouveaux sentiers sont désormais accessibles au Garden Tomb, ainsi que des chemins de randonnée à Emmaüs et Korazim-Capharnaüm. Le Saxum Visitor Center, à Abu Gosh, a également revu sa présentation multimédia. Du côté Palestinien, la basilique de la Nativité, récemment rénovée et libérée de ses échafaudages après cinq ans de travaux, attend d’être admirée. Autre site qui vaudra le coup d’oeil : celui de la mosaïque du Palais d’Hisham, à Jéricho, dont les travaux de préservation financés par le Japon devraient bientôt s’achever.
Alors que la rhétorique marketing israélienne s’était tournée vers la promotion de destinations liées aux loisirs ces dernières années, le ministère a revu sa copie : « Promouvoir le tourisme chrétien, musulman et juif en Terre Sainte est l’une des tâches les plus importantes dans mon rôle de ministre du Tourisme, explique Yoel Razvozov, en charge de ce portefeuille à Media Line. Le tourisme religieux jette des ponts entre les peuples et les pays, renforce nos liens internationaux et diplomatiques et constitue un point d’ancrage important pour le secteur. »