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Qui dit gouvernement au Liban, dit bientôt visite du Pape

Christophe Lafontaine
13 septembre 2021
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Najib Mikati, le nouveau Premier ministre libanais lors du Forum économique de Davos en 2013. ©World Economic Forum. Swiss-image.ch/Monika Flueckiger

Après plus de 13 mois d’attente, le Liban s’est doté le 10 septembre d’un nouveau gouvernement. Le Pape a toujours considéré cette étape comme l’un des préalables à la réalisation d’un voyage au pays du cèdre.


Aujourd’hui se tient le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement libanais. Le président du Liban Michel Aoun et le Premier ministre désigné Najib Mikati ont signé vendredi dernier un accord pour former le nouveau gouvernement en présence du chef du Parlement, Nabih Berri, a indiqué la présidence sur son compte Twitter. Le pays était sans nouveau gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassan Diab, six jours après l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020.

Après les deux tentatives ratées de Mustapha Adib et de Saad Hariri pour former un gouvernement, le président du libanais avait chargé le 26 juillet Najib Mikati de cette tâche. Magnat des télécoms, originaire de Tripoli, le chef du gouvernement est sunnite. Il a occupé la fonction de Premier ministre trois mois en 2005 et entre juin 2011 et février 2014. Sa nouvelle équipe compte 24 ministres. La moitié des ministères seront dirigés par des chrétiens, l’autre moitié par des musulmans.

« La formation d’un nouveau gouvernement pourrait avoir des implications importantes en ce qui concerne le désir de visiter le Liban que le pape François a manifesté à plusieurs reprises », a fait remarquer le prêtre maronite Rouphael Zgheib, directeur national des œuvres pontificales missionnaires auprès de l’agence Fides. « Cette visite avait toujours été liée à la condition qu’il y ait un gouvernement en place à Beyrouth. Maintenant, la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale au Liban augmente la probabilité que cette visite ait lieu prochainement. »

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Le pape François nourrit en effet depuis longtemps le projet de se rendre auprès des Libanais pour lesquels il a plusieurs fois marqué sa compassion pour la grave crise économique, financière, et sociale et sanitaire qu’ils subissent, et exprimé sa reconnaissance pour les Libanais qui accueillent sur leur sol près d’1,5 million de réfugiés syriens.

Le 4 août dernier, pour le premier anniversaire de l’explosion du port de Beyrouth, le pape François a redit son « grand » désir de se rendre au Liban et prié pour que le pays redevienne « un message de fraternité et de paix pour tout le Proche-Orient ».

Un voyage fin 2021 ou début 2022 ?

Il n’en était pas à sa première déclaration. Après avoir affirmé en décembre 2020, dans un message envoyé à l’occasion de Noël, vouloir se rendre au Liban « dès que possible », le Pape, dans l’avion qui le ramenait de Bagdad à Rome le 8 mars, au terme de sa visite historique en Irak, a rappelé qu’il voulait se rendre au Liban « pays qui souffre ». Il avait alors ajouté avoir écrit une lettre au patriarche des maronites, Mgr Bechara Rai, lui promettant de faire un voyage.

Le pape François a aussi reçu le 22 avril de cette année, le Premier ministre désigné du Liban de l’époque, Saad Hariri. A l’issue de l’audience, l’homme politique libanais avait déclaré que le Pape « aimerait venir au Liban mais uniquement après la formation d’un gouvernement ».  Et lors d’une conférence de presse le 25 juin dernier présentant la journée de prière pour le Liban au Vatican le 1er juillet, Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat, l’équivalent du ministre des affaires étrangères, était même allé jusqu’à avancer que le pape François pourrait aller au Liban entre la fin de l’année 2021 et le début de l’année 2022. « L’idéal », avait alors déclaré le prélat, serait que le pape François « puisse interagir avec un gouvernement nouvellement formé » quand il se rendra au Liban.

Un préalable aussi pour le FMI

Maintenant qu’un gouvernement est sur pied au Liban, tout porte à croire que les conditions sont réunies pour que le Pape effectue l’un de ses prochains voyages au pays du cèdre. Peut-être que lors du vol retour de son voyage en Hongrie et Slovaquie (12-15 septembre) le Pape annoncera – c’est devenu une tradition – un prochain déplacement… au Liban après ou autour de son voyage prévu à l’automne à Chypre, la Grèce et Malte. Il serait alors le quatrième pape à y poser les pieds, après Paul VI en 1964, Jean-Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012 dans le sillage du Synode de 2010 sur les Eglises pour le Moyen-Orient.

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A noter que la formation d’un nouveau gouvernement au Liban était aussi une condition à la reprise des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) avec lequel les pourparlers ont cessé depuis juillet 2020. L’aide de la communauté internationale était aussi conditionnée à une telle formation.

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