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Aboud, futur prêtre et originaire de Gaza

Christophe Lafontaine
14 octobre 2021
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Abdullah Nasr Jeldah, dit Aboud, 23 ans et originaire de la bande de Gaza est la première vocation religieuse catholique depuis au moins plus de 50 ans dans l’enclave palestinienne ©Paroisse de la Sainte Famille de Gaza

En vue du sacerdoce, Abdullah Jeldah est devenu dimanche le premier adulte de la bande de Gaza à rejoindre l’Institut du Verbe Incarné, auquel appartient le curé de la paroisse catholique de Gaza City, forte de 134 âmes.


De Gaza peut-il sortir quelque chose de bon ? Certainement. « Je pense que cela fait au moins 50-70 ans, pour ne pas dire 100 ans, qu’il n’y a pas eu de vocation à Gaza », se réjouit le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse catholique latine de la Sainte-Famille dans l’enclave palestinienne.

Abdullah Nasr Jeldah, dit Aboud, a 23 ans. Il est né et a grandi à Gaza. En vue de devenir prêtre, il a prononcé dimanche 10 octobre ses premiers vœux pour entrer en religion au sein de l’Institut du Verbe Incarné, congrégation religieuse catholique de spiritualité centrée sur le mystère de l’incarnation et l’inculturation de l’évangile, fondée en 1984 en Argentine.

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L’institut comprend trois branches : une branche masculine (prêtres et frères), une branche féminine et une branche de laïcs. La branche masculine de l’Institut du Verbe Incarné, est composé de prêtres et de frères, en deux branches, l’une apostolique, et l’autre contemplative. Le curé de la paroisse latine de Sainte-Famille à Gaza, le père Gabriel Romanelli, appartient à cette congrégation.

Prise d’habit d’Abdullah Nasr Jeldah ©Paroisse de la Sainte Famille de Gaza

La profession d’Aboud a réuni quatre vœux : celui de la chasteté, de la pauvreté et de l’obéissance, et d’une totale consécration d’amour à Jésus Christ par la Vierge-Marie, selon la spiritualité de saint Louis-Marie Grignon de Montfort.

Et le jeune religieux s’est aussi vu remettre l’habit, signe de sa consécration, en abandonnant ses vêtements séculiers. Abdullah Nasr Jeldah qui a été baptisé dans l’Eglise grecque-orthodoxe locale et a suivi des études de commerce, a très régulièrement participé aux activités de la paroisse de la Sainte-Famille, qui comprend aujourd’hui 120 laïcs et 14 religieux, précise son curé.

« Un signe de l’existence vibrante et active » de la paroisse de Gaza

A Gaza, les chrétiens, majoritairement grecs-orthodoxes, seraient moins de 1 100 sur une population totale de plus de 2 millions d’habitants. Pour le père Gabriel Romanelli, « cet appel [de Dieu] est une grande bénédiction de la providence divine, un don, et le fruit des nombreuses prières demandant plus de prêtres et de vocations religieuses ; c’est aussi un signe de l’existence d’une communauté vibrante et active malgré les nombreuses difficultés auxquelles nous sommes confrontés en raison des tensions persistantes, de la crise sociale et économique, et de l’épidémie ».

Le père Gabriel Romanelli parlant d’Abdullah a expliqué auprès d’abouna.org, site chrétien d’informations arabes, que l’idée de la vocation d’Aboud avait mûri ces dernières années, et qu’il avait pu obtenir la permission de faire le début de ses années de noviciat à Gaza, en raison des difficultés des procédures d’entrée et de sortie de l’enclave palestinienne, sans compter les obstacles liés à l’épidémie de Covid-19, qui a fermé les frontières pendant un an et demi.

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Aboud, qui souhaite devenir prêtre missionnaire en paroisse, doit maintenant attendre d’obtenir un visa pour poursuivre ses études de séminariste en Italie. Une fois ordonné prêtre, il ne sera pas forcément appelé à retourner à Gaza ou en Terre Sainte.

Aujourd’hui, l’Institut du Verbe Incarné compte en Israël, Palestine, Jordanie, Syrie, et à Chypre – réunis sous le nom de « Province de la mort et de la résurrection du Seigneur » – 16 religieux dont 3 à Gaza, et 26 sœurs, dont 2 dans ladite enclave palestinienne.

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