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Une récolte des olives sous le signe de l’unité à Gethsémani

Beatrice Guarrera
13 octobre 2021
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Certains des oliviers du jardin de Gethsémani sont millénaires ©Beatrice Guarrera/CTS

En Terre Sainte, l'arrivée du mois d'octobre sonne le début des récoltes d'olives. Reportage à Gethsémani, sur les pentes du mont des Oliviers, où une trentaine de bénévoles étaient à pied d'œuvre les 9 et 10 octobre, au milieu d'arbres parfois plus que centenaires.


C’est le temps des olives. À Jérusalem, sur le mont des Oliviers, la récolte annuelle des fruits a eu lieu les 9 et 10 octobre, dans la zone sacrée située à côté du sanctuaire, mais aussi dans celle de l’ermitage de Gethsémani, au-dessus du couvent. Un lieu qui était cher à Jésus. Avant d’être interrogé, battu et mis à mort, Jésus s’est retiré dans ce lieu, pour prier intensément le Père et se prosterner au milieu des oliviers.

« Le premier jour de la récolte, nous avons eu une trentaine de personnes venant d’une quinzaine de pays différents », raconte le père Diego Dalla Gassa, responsable de l’ermitage de Gethsémani. La journée avait pour thème : construire de nouveaux ponts et chercher les choses qui nous unissent. Cueillir des olives dans un lieu que le Seigneur aimait et en présence de personnes de différentes nationalités est, selon le père Diego, très important.

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« Nous avons trouvé quelque chose qui nous unit, une raison qui nous a appelés ici et qui nous permet de nous rassembler dans le jardin de Gethsémani, poursuit-il. Dans un pays où les différences et les rivalités sont omniprésentes, je pense que c’est une belle chose de percevoir l’invitation à découvrir la beauté des choses qui nous unissent. »

Un moment en famille

Parmi les volontaires, plusieurs personnes issues d’autres confessions chrétiennes, ainsi que des non-pratiquants. « Pour eux, c’est devenu une journée en contact avec la nature, pour nous, c’était un moment important, un moment en famille », souligne le père Diego.

Une trentaine de personnes issues d’une quinzaine de pays différents ont venus récolter les olives de Gethsémani ©Beatrice Guarrera/CTS

Gethsémani (Gat Shemanim, « presse à olives ») était un lieu où l’on produisait de l’huile, comme le confirme la découverte récente d’un bain rituel datant de l’époque de Jésus. Les lois juives sur la purification exigeaient que les travailleurs impliqués dans la production d’huile et de vin prennent des bains purificateurs avant de commencer leur travail.

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Comme il y a deux mille ans on trouve encore de nombreux oliviers entourant ce qu’on appelle la basilique de l’Agonie ou l’église des Nations. Le père Diego connaît très bien tous les oliviers du jardin de Gethsémani. Il travaille au service de ce lieu depuis plus de dix ans. « Les experts disent que la récolte varie d’une année à l’autre, alternant entre de bonnes années et des années moins bonnes. Cette année, les arbres ont moins produit. Leurs fruits sont toujours bénis, même si les olives sont petites. » En cause, le manque de pluie qui a privé les oliviers de l’eau nécessaire au développement de fruits plus charnus.

Une récolte plus maigre que les annnées précédentes ©Beatrice Guarrera/CTS

Oliviers centenaires

Après la récolte des olives de l’ermitage, il est possible de fabriquer l’huile immédiatement, grâce au petit pressoir à olives qui se trouve dans le jardin. « Nous ne voulons pas marchandiser le sacré, c’est pourquoi nous donnons l’huile aux autres couvents franciscains », explique le père Diego.

Les arbres du jardin sacré près de l’église de Gethsémani, quasi millénaires, sont entretenus par le père Jad Sara. Leurs fruits subissent un traitement différent. Avant d’être pressées, les olives sont dénoyautées. L’huile produite est versée dans de petites fioles utilisées à des fins sacramentelles. Les noyaux seront quant à eux transformés en chapelets.

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« Depuis 2018, nous venons chaque année ici avec ma famille pour récolter les olives », explique Zuzanna, une bénévole originaire de République tchèque. Pour Amy, une américaine, c’est une grande première : »C’est merveilleux pour moi d’être ici, de récolter les olives et de faire ce geste exactement comme à l’époque de Jésus. »

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